Bordeaux: altercation à l'aéroport, ultras et partenaires en colère... Malgré les critiques, le vestiaire reste soudé

Jamais Bordeaux n’avait chuté aussi bas au classement. Après 13 journées, les Girondins sont relégables et n’ont plus gagné depuis le 16 septembre dernier. Une crise sportive profonde qui couve et qui a fait sortir de sa réserve les supporters bordelais cette semaine.

Les Ultramarines se sont fendus d’un communiqué offensif dans lequel, pour la première fois depuis la prise de pouvoir de Gérard Lopez, la direction des Marines et Blanc est pointée du doigt. "Le FCGB est en danger de mort", clament les ultras. Le principal groupe de supporters bordelais n’épargne personne. "La présence par intermittence de Gérard Lopez ne suffit pas à représenter une autorité forte au Haillan", détaille le communiqué. "Il faut la présence d’un capitaine et qu’il se dédie à 100% au FCGB."

Le départ d’Admar Lopes, le directeur sportif, est fortement réclamé pour "faire le ménage et mettre quelqu’un de compétent" à sa place. Le Portugais est également dans le viseur de sa direction qui lui reproche son manque d’action et de fermeté dans le vestiaire ainsi que sa proximité avec les joueurs.

Invectives à l'aéroport, partenaires en colère

Une vingtaine de supporters de la North Gate, un groupe d’ultras bordelais récemment créé, a attendu les joueurs à leur retour de Bastia à l’aéroport et leur a réservé un accueil musclé comme l'indique Sud-Ouest. Albert Riera a tenté de dialoguer avec eux malgré les insultes. Certains joueurs ont réagi fortement aux invectives avant que tout le monde ne se disperse.

Les groupes ultras promettent des actions fortes ce samedi pour faire bouger les choses. Mais il n’y a pas que chez les supporters que la colère gronde. Les partenaires du club se sont eux aussi manifestés ce jeudi en adressant une lettre ouverte à la direction. "La présidence du FCGB ne peut être une activité gérée par une agence de communication parisienne".

Ils sont 50 à avoir signé cette missive en s’adressant à Gérard Lopez. "Notre équipe, aujourd’hui perdue et sans repère, a besoin d’une figure, d’un leader, d’une personne qui insuffle et incarne l’esprit et les valeurs du club." Les associés des Girondins, pour la plupart supporters, sont nombreux à s’agacer de l’immobilisme, selon eux, des têtes pensantes du club. Plusieurs s’interrogent sur l’investissement personnel de Lopez et sa passion pour son projet bordelais.

Les joueurs persuadés que le projet de Riera est le bon

Côté sportif, les joueurs et le nouveau staff technique essaient de garder le cap. Riera a demandé du soutien aux supporters pour la rencontre face à Annecy. Les Girondins se sont recentrés sur eux en n’ouvrant aucune séance au public cette semaine. "C’est le moment de travailler dans notre coin." Malgré la série en cours de sept matchs sans victoire, le vestiaire reste lui soudé. L’effectif reste persuadé que le projet de jeu prôné par l’Espagnol leur permettra de redresser la barre.

Et même si certains joueurs sont touchés par la situation, certains cadres visés par leur direction pour leurs contreperformances actuelles, l’attitude des Bordelais lors des séances d’entrainement reste impeccable. L’ancien joueur des Marines et blanc tente d’activer tous les leviers à sa disposition pour redonner confiance à un groupe qui en manque cruellement selon lui. La séance vidéo après Bastia a été suivie comme souvent depuis son arrivée d’une "thérapie" ou chacun peut s’exprimer.

Riera ne changera pas son style de jeu

"Il faut accepter les critiques. Si on ne les accepte pas on s’est trompé de métier", souffle Albert Riera. L’Espagnol qui veut développer un football total basé sur l’offensive ne compte pas remettre en cause son style pour le moment. "Si je change ce ne sera plus moi", poursuit-il. "Je ne peux pas donner un style à l’équipe que je ne sens pas, parce que sinon je ne peux pas le transmettre aux joueurs. Les joueurs vont me dire que je leur ai expliqué quelque chose que je ne sentais pas en moi… C’est impossible."

L’ancien joueur de Liverpool n’a pas remporté de match depuis son arrivée en Gironde et l’électrochoc attendu après le limogeage de David Guion ne s’est pas produit. Le groupe reste malgré tout emballé par les méthodes de son nouvel entraineur et reste déterminer à faire basculer les résultats de son côté. Il va falloir un déclic rapide. Bordeaux pointe à 9 points de la 5e place. Il y a déjà urgence.

Article original publié sur RMC Sport