Basket: "Nos vies étaient clairement en danger", le Français Amine Noua raconte son départ d'Israël

Basket: "Nos vies étaient clairement en danger", le Français Amine Noua raconte son départ d'Israël

Amine Noua, joueur depuis cet été de l'Hapoël Holon, en Israël, a vécu un week-end effrayant avec les attaques du Hamas envers Israël. Le Français a dû quitter le pays avec sa femme et sa fille de 18 mois, après des heures d'angoisse. Tout débute samedi, très tôt. "Vers 6h du matin, on entend une sirène : on ne savait pas ce que c’était, on ne savait pas d’où ça venait, on ne savait rien du tout", a-t-il expliqué dans un entretien accordé au site BeBasket.

"Sauf que ça a retenti la demi-heure d’après, et encore la demi-heure d’après, etc... Là, on a commencé à s’inquiéter un peu et on a vu sur les réseaux que le pays se faisait attaquer, qu’il y avait des missiles envoyés partout en Israël, raconte l'ancien joueur de l'ASVEL. Vers 8h, j’ai reçu un texto du manager expliquant qu’il y avait des attaques et qu’il fallait se réfugier. Chaque appartement est muni d’une pièce anti-missile. On ne savait pas du tout. C’est vrai qu’en visitant l’appartement, j’avais vu une porte blindée mais je ne m’étais jamais posé la question de son utilité."

Amine Noua passe la journée de samedi réfugié chez lui, avec plusieurs alertes dans la soirée. Des missiles atterissent à dix minutes de chez lui. "À partir de là, c’est devenu préoccupant, extrêmement inquiétant, et je me suis dit qu’il fallait partir. Après chaque alerte, quand la sirène s’arrêtait, on entendait les explosions : elles correspondaient aux missiles qui se faisaient contrer."

Dimanche, son équipe organise un entraînement pour se changer les idées. Mais les joueurs n'ont pas la tête à ça. "Forcément, il y avait de la peur. De me retrouver dans cette situation avec ma famille, ma femme et ma fille qui n’a même pas 18 mois, je n’étais vraiment pas serein. On essayait de voir si l’on pouvait trouver un avion pour la France mais tous étaient annulés. Il n’y avait qu’un vol sur cinquante qui était maintenu."

"Quand on était à l’aéroport, il a été visé par des tirs de missiles"

Le Français pense alors n'avoir d'autre choix que de rester sur place, jusqu'à ce que son équipe trouve en urgence un vol à destination de Chypre pour les quatre étrangers de l'effectif. "Ça a été très rapide ! On était en train de dîner, on n’a même pas fini de manger, on a laissé les assiettes sur place. On a juste eu le temps de prendre quelques affaires et nos objets de valeur avant de partir pour l’aéroport."

Amine Noua en est alors bon pour une dernière frayeur : "Quand on était à l’aéroport, il a été visé par des tirs de missiles. C’était angoissant, on était prêts à embarquer et on entend que l’aéroport se fait bombarder… Heureusement, les missiles ont été contrés par le dôme de fer, on a réussi à s’envoler mais c’était vraiment juste." Désormais dans un hôtel de Larnaca, il doit rejoindre la France ce jeudi avant de patienter pour voir de quoi sera fait la suite.

"En attendant, c’est le soulagement qui prédomine, nos vies étaient clairement en danger, assure Noua. Mettre ta famille en danger, te mettre toi-même en danger, c’est évidemment quelque chose que tu veux éviter donc la priorité était de nous mettre à l’abri le plus vite possible. Tout ce qui s’est passé était digne d’un film, clairement. Je n’avais jamais imaginé vivre ça un jour."

Article original publié sur RMC Sport