Comment annoncer une mauvaise nouvelle médicale

 La Pr Caroline Robert, cheffe du service de dermatologie de l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, initie ses internes aux jeux de rôle. - Credit:Khanh Renaud pour Le Point
La Pr Caroline Robert, cheffe du service de dermatologie de l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, initie ses internes aux jeux de rôle. - Credit:Khanh Renaud pour Le Point

«J'ai eu la meilleure annonce de cancer du monde. Pleine d'empathie. J'étais triste, mais sans violence. » Dans son podcast Ma vie face au cancer : le journal de Clémentine, Clémentine Lecalot-Vergnaud, décédée le 23 décembre 2023 d'un cancer des voies biliaires, à l'âge de 31 ans, livre un long récit de son expérience de patiente. Elle raconte notamment le moment où elle a basculé dans le monde de la maladie, accompagnée par un médecin « d'une douceur, d'une délicatesse infinie ». Pour confirmer le diagnostic, le praticien a porté autant d'attention à ses mots qu'à ses gestes. « Il a pris une chaise et s'est assis tout près de moi, poursuit-elle. Il a pris mes mains entre les siennes et m'a dit : “Les médecins n'ont pas le droit de pleurer.” »

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Épreuve

Au moment de donner une très mauvaise nouvelle, les médecins aussi peuvent être stressés. Ils doivent maîtriser leurs émotions. L'épreuve que cela représente a failli pousser la Pr Caroline Robert, cheffe du service de dermatologie de l'institut Gustave-Roussy, à choisir une autre voie professionnelle. « Jeune médecin, je ne voulais surtout pas faire de cancérologie. Annoncer des mélanomes, je trouvais ça épouvantable, surtout qu'à l'époque aucun médicament ne fonctionnait, se remémore-t-elle. Je pleurais en rentrant chez moi. » Révéler des pronostics terribles, de ceux qui changent la vie en une fraction de [...] Lire la suite