Angers: trois ans de prison requis contre Saïd Chabane pour agressions sexuelles

Le procureur de la République a requis trois ans de prison dont un an avec sursis (avec mandat de dépôt) contre Saïd Chabane dans son procès pour agressions sexuelles, mardi 19 décembre au tribunal correctionnel d'Angers. Alors que sa défense a demandé la relaxe, le jugement a été mis en délibéré au 16 février 2024.

Saïd Chabane est visé par des plaintes déposées par sept femmes, employées du club ou de son entreprise de charcuterie, pour des faits s'étalant de 2014 à 2019. Le prévenu, jugé pour agressions sexuelles "commises par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", nie l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. "Au SCO, on est au garde à vous. On ne parle pas d'un bon patron mais d'un homme caractériel", a notamment pointé Éric Bouillard, procureur de la République, lors de ses réquisitions.

Lors des deux jours d'audience, lundi et mardi, les plaignantes ont notamment raconté comment elles avaient été agressées et fait part du "code" qu'elles utilisaient entre elles pour s'avertir de la présence au bureau du patron. "Je ne cherche pas la lumière, mais juste dire que M. Chabane est un agresseur sexuel", a déclaré une accusatrice, alors qu'une autre femme a souligné "la misogynie et l'emprise" du dirigeant. "Si on n'acceptait pas d'être tripotée, on partait ou on était virées", a-t-elle dénoncé. "Saïd Chabane est un homme qui ne considère par les femmes comme ses égales", a affirmé Me Sergent, un avocat des victimes.

"Je ne suis pas un violeur ou un agresseur"

En réponse aux témoignages qui l'accablent, Saïd Chabane a exprimé de l'incompréhension: "Je n’ai pas dormi. C’est parole contre parole. Je voulais comprendre le pourquoi de ces accusations. Je pars avec le sentiment d’avoir peut-être fait des erreurs et concentré une forme de haine autour de moi. Mais ce qui est certain, c’est que je ne suis pas un violeur ou un agresseur".

La défense a fait citer 17 témoins pour affirmer qu'ils n'avaient jamais eu connaissance de tels faits. "Pour montrer qu’il n’y a rien dans ce dossier, on a fait défiler des ignorants", a fustigé le procureur.

Empêtré dans une succession d'affaires et une situation sportive catastrophique, Saïd Chabane avait cédé sa place de président du club du SCO à son fils Romain, en mars 2023.

Article original publié sur RMC Sport