Un ancien cycliste professionnel développe un vélo électrique capable d’atteindre les 130 km/h

Le spectre du dopage mécanique plane au-dessus du peloton cycliste depuis un certain temps. Cette fois-ci, plus de place au doute! Retraité depuis 2013, Andrey Kashechkin a développé un vélo électrique pouvant atteindre 130 km/h. Profilé et à 99% en carbone, l’engin héberge ses batteries et moteurs dans un cadre revu pour l’occasion. L’objectif ? Lancer un championnat de courses sur circuits fermés. L’Electro Tour devrait voir le jour dès 2024, c’est du moins ce que souhaite "Kash".

Un test grandeur nature déjà réalisé à Monaco

6 mai 2023. En marge de la course de Formule E de Monaco, un "e-bike" du futur réalise le tour du circuit en 3:38.833. "Les sensations sont très bonnes, sourit l’ancien coureur du Crédit Agricole et d’Astana. Le vélo se comporte très bien dans les virages. Il est très stable et très rigide. Avec cette taille d’engin et cette puissance, c'est compliqué à gérer mais on est contents puisqu'on y est arrivé !"

Une fierté pour le Kazakh qui voit son idée devenir quasiment réalité. Son bolide pèse 11 kilos et développe une puissance de 5.000 watts. De quoi atteindre une vitesse de pointe de 130 km/h en ligne droite, sur des courbes moins sinueuses que celle de la Principauté : "À Monaco, dans le tunnel on a atteint 91 km/h".

La sécurité, "c'est une priorité!"

Mais qui oserait atteindre de telles vitesses sur des boyaux d’environ deux centimètres? Des athlètes assurément en quête de sensations. Andrey Kashechkin l’affirme, les assurances le suivent. Rassurées sans doute par ce qui est mis en place pour minimiser les risques de blessures: "On voit déjà beaucoup de frottement dans les compétitions cyclistes professionnelles. On y a pensé et c'est une priorité. Il y a des casques avec les mêmes homologations qu'en MotoGP. Il y a aussi des combinaisons spéciales avec des protections de motards faites avec un matériel spécial pour glisser en cas de chute. On a travaillé aussi en prenant l'exemple des skieurs de hautes vitesses. Il y a des coques, des airbags et des chaussures spéciales aussi". Cela en permettant malgré tout aux coureurs de garder une certaine mobilité pour diriger au mieux leurs vélos.

Un championnat ouvert à 12 équipes de 4 coureurs

Dites coureurs et non pilotes, car "oui il faut pédaler! Ce n'est pas une moto, mais bien un vélo à assistance électrique", explique le passionné qui promet des courses dynamiques: "Il faudra gérer les batteries, les moteurs, éviter la surchauffe, faire de la stratégie d'équipe... Ça fait beaucoup dans la tête d’un coureur sur une compétition qui va durer maximum 45 minutes pour les courses en ligne". L’Electro Tour prévoit 12 équipes de quatre coureurs, trois réguliers et un invité qui pourrait être un amateur ou une personnalité. Le week-end débuterait dans l’idéal par un contre-la-montre par équipes le samedi et une course le dimanche.

Le Tour de France pour gagner en notoriété

En quête de partenaires et sponsors, Andrey Kashechkin a proposé à ASO, organisateur du Tour de France, d’ouvrir la route de la Grande Boucle sur les trois dernières étapes (entre Monaco et Nice) de la prochaine édition. Et quand on cherche à savoir la valeur de son e-bike, il rétorque: "Attention, ce n'est pas un vélo pour le grand public, c'est un bolide de compétition. Il n'y a pas de prix indicatif. Si j'en donne un, j'ai peur de me tromper et de choquer. On a investi dix ans pour créer ça. C'est ça le prix ! Je ne sais pas comment estimer ces dix années de travail. Tout ce que j'ai fait, je l'ai aimé et je veux le partager".

Le Kazakh touche du doigt son rêve, qu’il espère devenir réalité en 2024: un championnat de courses de vélo électriques sur les plus beaux circuits du monde.

Article original publié sur RMC Sport