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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi, en pleine crise entre Paris et Alger, une nouvelle interpellation en France d'un influenceur algérien, provoquant un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d'une communication ministérielle jugée "prématurée".Cette annonce est intervenue en pleine période de tensions entre Paris et Alger, que le gouvernement français entend désormais aplanir pour éviter toute "escalade", a prévenu mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.L'annonce de M. Retailleau semble avoir été mal reçue par le parquet de Paris."Il est rappelé que seule l'autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours et qu'une personne qui n'est pas jugée est présumée innocente", a expliqué à l'AFP le parquet de Paris dans une rarissime prise de parole aux allures de remontrance. "En l'occurrence, cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée".- "Signalement" -Cette mise au point est intervenue peu après l'annonce sur le réseau social X par le ministre de l'Intérieur d'une nouvelle interpellation en France d'un influenceur algérien, présenté "comme Rafik Meziane" et qui, d'après lui, "appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok"."Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) enquête sur un signalement effectué sur la plateforme PHAROS et portant notamment sur une republication de vidéo sans commentaire", a de son côté détaillé le parquet, ajoutant qu'une perquisition a eu lieu "afin de saisir le matériel informatique et vérifier si des éléments matériels permettraient ou non de qualifier une infraction". "A ce stade, rien n'est retenu contre la personne concernée, qui doit en outre suivre des soins. Elle n'est à cette heure pas en garde à vue", conclut le ministère public au terme de cette ferme mise au point.Selon une source proche du dossier, l'influenceur algérien a été interpellé mercredi matin dans le 13e arrondissement de Paris. Son état de santé ayant été jugé incompatible avec la garde à vue, il sera convoqué jeudi, a également précisé cette source à l'AFP.- Sept influenceurs interpellés -Le ministre de l'Intérieur avait conclu son message par les mots "Ne rien laisser passer", comme il l'avait déjà fait, le 16 janvier, après l'annonce de l'arrestation d'un autre influenceur algérien, Mahdi B., condamné puis incarcéré.Les relations entre la France et l'Algérie sont dégradées, notamment autour des dossiers du Sahara occidental et du sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre.Elles se sont encore envenimées avec l'arrestation récente à Montpellier d'un influenceur algérien de 59 ans, "Doualemn", après une vidéo litigieuse sur TikTok.Mis dans un avion le 9 janvier pour l'Algérie, cet agent d'entretien, père de deux enfants, avait été renvoyé en France le soir même. Le 12 janvier, sa rétention a été prolongée de vingt-six jours par un juge.Bruno Retailleau avait estimé qu'en renvoyant "Doualemn" vers Paris, l'Algérie avait cherché à "humilier la France". L'Algérie avait rejeté les accusations françaises "d'escalade" et "d'humiliation", en invoquant une "campagne de désinformation" contre Alger.Depuis début janvier, plusieurs autres influenceurs algériens sont visés par des procédures en France pour des propos haineux, visant souvent des opposants au gouvernement algérien.Pour la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, qui a vanté "sa détermination", "Bruno Retailleau est dans son rôle de ministre de l'Intérieur pour assurer la sécurité et la protection des Français"."Personne n'a intérêt à une escalade entre la France et l'Algérie", a encore assuré Sophie Primas, tout en soulignant que "l'Algérie aujourd'hui fait monter la tension". "Nous devons ramener nos relations avec l'Algérie au même niveau qu'avec d'autres Etats", a-t-elle martelé, plaidant pour un "apaisement sans naïveté". abo-mca-gd-mk-fff/mat/asm