À Drancy, chez Raquel Garrido, l’ombre de Lagarde plane sur une gauche désunie

Bobigny, le 25 juin 2024. Les affiches de Raquel Garrido sont souvent arrachées, dans une campagne tendue.  - Credit:Le Point/Bartolomé Simon
Bobigny, le 25 juin 2024. Les affiches de Raquel Garrido sont souvent arrachées, dans une campagne tendue. - Credit:Le Point/Bartolomé Simon

Elle surgit vêtue de blanc sur la dalle de la mairie de Bobigny, tracts colorés en main, le pas pressé. Raquel Garrido esquisse un maigre sourire devant les journalistes avant de fouler le bitume de cette grande ville bétonnée. Ce mardi, la députée sortante de La France insoumise (LFI) part à la chasse aux électeurs dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis (Bobigny, Drancy, La Courneuve). Ce qui, sur cette terre très à gauche, ne manque pas.

Sauf qu'il y a un loup. En l'occurrence, le candidat Aly Diouara. Cet habitant de La Courneuve est le candidat investi par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, en lieu et place de Raquel Garrido, compagne de route historique du lider maximo, pourtant élue députée en 2022 à 53 %. Garrido fait partie des députés « purgés », à l'instar de son compagnon Alexis Corbière, député à Montreuil et Bobigny. Ni lui ni elle n'ont obéi aux consignes du parti de se retirer. Aussi, ils incarnent une forme de dissidence étrange, proche des idées du maître suprême, mais coupables d'avoir trop ouvertement critiqué la ligne officielle.

À Bobigny, Raquel Garrido se présente, va au contact, serre des mains, discute dans un petit supermarché. À chacun, elle glisse : « Vous avez dû suivre ce qu'il s'est passé à gauche… Ne vous trompez pas de liste, j'incarne le Nouveau Front populaire ! » Car la confusion règne pour l'électeur, tant les tracts des deux candidats de gauche se ressemblent : même maquette, même nom de ralliement. Seul [...] Lire la suite