Spider-Man a 60 ans et il n’est pas prêt de nous lâcher la toile

Tobey Maguire dans Spider-Man 3, dévoilé le 1er mai 2007.
Gaumont Columbia Tristar Films Tobey Maguire dans Spider-Man 3, dévoilé le 1er mai 2007.

Gaumont Columbia Tristar Films

Tobey Maguire dans Spider-Man 3, dévoilé le 1er mai 2007.

MARVEL - Spider-Man a soixante ans. Oui, Peter Parker est bel est bien un sexagénaire aux cheveux grisonnants, qui commence à ressentir les courbatures à force de se déplacer de gratte-ciel en gratte-ciel.

Pourtant, à l’écran, le super-héros a gardé son allure de jeune lycéen, figé dans une jeunesse éternelle. Depuis sa toute première apparition dans les pages du comics Amazing Fantasy (Vol 1 #15), le 10 août 1962, son histoire est répétée en boucle.

Stan Lee et Steve Ditko, ses créateurs, ont ainsi dressé l’une des histoires les plus populaires au monde, qui sera déclinée d’innombrables fois, sans que le public ne semble s’en lasser. Pour preuve, le tout dernier film Spider-Man : No Way Home a battu des records au box-office mondial en décembre 2021, en atteignant près de deux milliards de dollars de recettes. L’homme araignée a-t-il trouvé la recette de la jeunesse éternelle ?

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« La nouveauté est une insécurité »

« Les séries, les films, ou les romans qui nous poursuivent toute notre vie ont exactement la même fonction que les doudous de notre enfance », explique Joseph Agostini, psychologue clinicien et psychanalyste, au HuffPost. « Ces œuvres nous rassurent, ce sont nos repères, exactement comme les comptines et les berceuses que l’on répète à un enfant avant de l’endormir », continue-t-il.

Retrouver des personnages que l’on apprécie et leurs aventures que l’on connaît déjà, c’est alors s’éviter de se plonger dans l’inconnu, au risque d’être déçu. « La nouveauté est une insécurité, parce qu’elle peut nous déstabiliser dans nos croyances et dans nos habitudes », précise Joseph Agostini.

Ce personnage culte crée alors l’effet d’un refuge, que l’on affectionne comme un cocon. « Cela ne veut pas dire qu’en parallèle, nous n’avons pas une curiosité d’adulte mature qui a soif d’apprendre. Ce sont en réalité deux dynamiques différentes qui cohabitent chez chacun d’entre nous », nuance le psychologue.

Peter Parker, ou Monsieur tout le monde

Le cas de Spider-Man illustre d’autant plus ce phénomène qu’il est une figure de l’enfance. « C’est un personnage réconfortant, puisqu’on l’a connu au début de notre vie et dans notre adolescence », explique Amélia Lobbé, psychologue à Paris.

Peter Parker est un Monsieur Tout le Monde, et son histoire aborde des thèmes aussi universels qu’indémodables. « Le passage à l’âge adulte, les difficultés pour trouver sa place quand on est un(e) outsider ou qu’on ne correspond pas aux canons de beauté valorisés par la société » , cite notamment la psychologue. En plus de cela, « Peter Parker n’est pas très apprécié, mais quand il revêt son costume, les gens l’aiment. Il y a ici une dichotomie intéressante », ajoute-t-elle.

Il est donc très facile de s’identifier à ce personnage, peu importe l’époque à laquelle on le découvre. Cette figure aussi humaine que superhumaine nourrit également des besoins de sécurité et d’évasion.

« Ce qui a toujours bien fonctionné, et ce, depuis les premiers comics, c’est l’engouement du public pour un héros hors normes, l’incarnation du « sauveur », dans un monde en crise, où tout est instable », continue Amélia Lobbé.

Comic « Amazing Fantasy », sorti en 1962.
Marvel Comic « Amazing Fantasy », sorti en 1962.

Marvel

Comic « Amazing Fantasy », sorti en 1962.

« Quand tout va mal, n’importe qui rêverait de voir un superhéros ou une superhéroïne débarquer », autant à la première apparition de Spider-Man durant la guerre froide, qu’aujourd’hui « dans un contexte de post-crise sanitaire et d’éco-anxiété », remarque-t-elle.

Totem de la Pop culture

Ainsi, l’histoire d’un jeune lycéen mordu par une araignée radioactive, qui finit par développer des superpouvoirs est devenu un objet incontournable de la pop-culture. BD, dessins animés, jeux vidéos... L’homme araignée s’est adapté à tous les formats, maintenant ainsi son statut d’icône auprès de plusieurs générations.

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Rien que depuis le début des années 2000, Marvel nous a raconté trois fois la même histoire au cinéma, mais quelques variantes et surtout avec acteur différent à chaque fois pour incarner l’homme-araignée. En 2002, Tobey Maguire enfilait alors le costume, puis Andrew Garfield a pris le relais à partir de 2012, pour laisser la place à Tom Holland dès 2017. Trois profils iconiques adaptés à chaque fois à leur époque.

Finalement, ces soixante années de Spider-Man résultent de « producteurs très intelligents qui non seulement ont réutilisé un personnage rassurant, mais ont également fait du neuf avec du vieux », affirme Joseph Agostini. Avec la diffusion régulière de nouveaux remakes, ils ajoutent quelques éléments neufs, « donc on a l’impression de ne pas tourner en rond », conclut Joseph Agostini.

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