Le Soudan du Sud ferme ses écoles, illustration d’une vague de chaleur extrême en Afrique

Dès ce lundi 18 mars, le Soudan du Sud ferme toutes ses écoles, avant une vague de chaleur extrême durant deux semaines. (Photo d’illustration : école du village de Sopel, au Kenya).
TONY KARUMBA / AFP Dès ce lundi 18 mars, le Soudan du Sud ferme toutes ses écoles, avant une vague de chaleur extrême durant deux semaines. (Photo d’illustration : école du village de Sopel, au Kenya).

ENVIRONNEMENT - Une mesure inédite face à une situation extrême. À partir de ce lundi 18 mars, le Soudan du Sud ferme toutes ses écoles, en prévision d’une vague de chaleur sévère qui devrait durer deux semaines. Le mercure pourrait atteindre 45 degrés dans les prochains jours, a mis en garde le gouvernement. Et le pays d’Afrique de l’Est n’est pas le seul à subir une canicule prolongée, tout le continent suffoquant depuis la fin 2023.

Au Soudan du Sud, particulièrement vulnérable aux sécheresses et aux inondations, les fortes chaleurs ne sont pas rares, notamment lors du pic de la saison sèche en février-mars, mais dépassent rarement les 40 °C.

Risques « graves » pour les enfants

Les « 41 °C à 45 °C » annoncés jusqu’à fin mars sont donc exceptionnels, et ont forcé les ministères de la Santé et de l’Éducation à non seulement fermer les écoles, dépourvues de climatiseurs, mais aussi à conseiller aux parents de confiner les enfants à l’intérieur.

Soulignant les « risques graves » pour les plus petits, le gouvernement a aussi appelé les adultes à guetter « tout signe d’épuisement dû à la chaleur et de coup de chaleur » chez les jeunes, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Et la situation du Soudan du Sud n’est donc pas isolée. Depuis janvier, de nombreux pays d’Afrique battent régulièrement des records de chaleur. « L’Afrique australe (notamment le Botswana, la Namibie, le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe) a connu des températures supérieures de 4 à 5 °C à la moyenne du mois de février », précisait à cet égard l’Organisation météorologique mondiale, dans un rapport publié sur son site le 1er mars.

Des habitants privés d’eau à Johannesburg

À Johannesburg, certains habitants de la plus grande ville d’Afrique du Sud sont même privés d’eau depuis plus d’une semaine, rapporte africanews. Dans un tweet, le fournisseur public d’eau potable a expliqué que « la canicule persistante des dernières semaines et le manque de pluie ont entraîné une forte demande. Actuellement, la demande dépasse l’offre. » Remplir sa piscine, arroser son jardin, ou utiliser un tuyau d’arrosage est interdit à Johannesburg de 6 heures à 18 heures.

Le 11 mars, Maximiliano Herrera, climatologue connu pour répertorier tous les records de températures à travers le monde, s’alarmait dans le tweet ci-dessous : « Des milliers de records ont été pulvérisés dans toute l’Afrique, du nord au sud, sur une superficie de plusieurs millions de kilomètres carrés ». Précisant qu’un tel événement était inédit dans l’histoire climatique, il ajoutait : « Ce qui se passe aujourd’hui restera dans les mémoires pendant des générations (...) » .

Et depuis cette journée record, des dizaines de records continuent de tomber. Avec plus de 37 degrés au thermomètre, Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, connaît par exemple ce lundi sa journée la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de mars, selon ce même climatologue.

À voir également sur Le HuffPost :

Le projet de mine de lithium mené par Imerys dans l’Allier en dit beaucoup de l’« écologie à la française »

Météo : Comment le manque de soleil peut plomber votre moral (et votre santé)