Soudan : le chaos humanitaire dans l’indifférence internationale

Le téléphone vibre. Le message WhatsApp vient de tomber. Et avec lui toute l'angoisse et la terreur des Soudanais. Cette fois, c'est Islam, 24 ans, qui écrit à celui qui a accepté de nous prêter main-forte pour cet article : un Soudanais réfugié politique en France, qui joue un rôle essentiel pour rendre compte de la réalité de la situation sur place – aucun journaliste étranger n'a la possibilité de pénétrer dans le pays. Quatre journalistes soudanais ont été tués depuis le début du conflit car ils enquêtaient sur le sujet.

Touma a fui la guerre civile de son pays il y a six ans. Aujourd'hui, enfin en sécurité dans l'Hexagone, il vit au rythme des silences de sa famille, puisque l'accès à Internet a été coupé dans le pays depuis plusieurs semaines, et dans l'inquiétude permanente d'apprendre qu'un des siens a été touché par une balle. Sa famille, originaire des Nuba Mountains, dans le Kordofan, a trouvé refuge dans la banlieue de Khartoum. « Tous les jours, un groupe de soldats s'attroupe près de la maison et tire à l'artillerie lourde sur le ministère de la Défense. En représailles, quelques minutes plus tard, une pluie d'obus s'abat sur le quartier. Mes voisins sont morts. Si tu savais comme j'ai peur », lui écrit Islam, qui habite le quartier de Bariy, en plein centre de la capitale.

Ceux qui envoient ces obus, ce sont les hommes de Hemetti. Ceux qui ripostent sont ceux d'Al-Burhane. Des tirs nourris qui sèment la terreur et épouvantent les civils.

À LIRE [...] Lire la suite