La sonde chinoise Chang’e-6 a atterri avec succès sur la face cachée de la Lune

Malgré de premières images qui peuvent paraître anodines, la Chine a réussi un nouvel exploit spatial en posant une sonde sur la partie la moins explorée de la Lune.
Capture d’écran X Malgré de premières images qui peuvent paraître anodines, la Chine a réussi un nouvel exploit spatial en posant une sonde sur la partie la moins explorée de la Lune.

ESPACE - La sonde lunaire a atteint son objectif. Lancée début mai, la sonde chinoise Chang’e-6 s’est posée comme prévu dans l’immense bassin Pôle Sud-Aitken, sur la face cachée de la Lune. Une avancée majeure pour le programme spatial chinois, qui tente de refaire son retard sur les États-Unis et la Russie.

Mission Chang’e 6 de la Chine : pourquoi la face cachée de la Lune intéresse autant Pékin

Ce dimanche 2 juin, l’agence Chine nouvelle, citant l’administration spatiale chinoise a donc confirmé que cette mission de 53 jours avait été un succès. Désormais, la petite sonde va pouvoir se mettre au travail et collecter des échantillons, qui seront d’ailleurs les tout premiers prélèvements effectués sur la face cachée de la Lune, une région du satellite de la Terre rarement explorée. En 2019, la Chine avait pourtant posé un premier engin dans cette zone, mais il n’avait pas rapporté d’échantillons.

Cette fois, l’objectif est clair : récolter de la matière lunaire et conduire d’autres expériences dans sa zone d’atterrissage. Pour cela, l’appareil va utiliser sa foreuse pour récupérer des échantillons sous la surface, ainsi que son bras robotique pour attraper de la matière, directement sur la surface. Le processus devrait être achevé dans les deux prochains jours.

Mais pourquoi explorer cette partie invisible depuis notre planète ? La face cachée de la Lune est en réalité source de nombreuses promesses pour la recherche scientifique. En particulier dans ses cratères, qui sont moins recouverts par d’anciennes coulées de lave que ceux de la face proche et visible. Il pourrait donc être plus aisé d’y récolter des échantillons, et ainsi mieux comprendre comment la Lune s’est formée.

« Les échantillons collectés par Chang’e 6 auront un âge géologique d’environ quatre milliards d’années », avait d’ailleurs expliqué Ge Ping, vice-directeur du Centre chinois d’exploration lunaire et d’ingénierie spatiale avant le décollage de la sonde.

Retour sur Terre après la collecte

Pour en arriver là, le programme spatial chinois aura toutefois eu quelques sueurs froides, comme l’a expliqué Huang Wu, un responsable de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC), à la chaîne de télévision publique CCTV. « La descente vers une orbite plus basse comportait quelques risques, c’est pourquoi nous avons eu besoin de procédures de contrôle précises pour placer (la sonde) sur sa trajectoire prédéfinie », a-t-il déclaré.

Ensuite, « nous avons dû réduire rapidement la vitesse relative de la sonde par rapport à la Lune (...) pour la ramener à zéro en 15 minutes, ce qui a nécessité une énorme quantité de propergol (agent propulseur), soit la moitié du poids total de la sonde », a-t-il ajouté. Une manœuvre qui a finalement permis à la sonde de descendre de son orbite à environ 200 kilomètres de la Lune pour enfin explorer la surface à la recherche d’un site d’atterrissage.

Une fois sa collecte effectuée, Chang’e-6 va tenter de repartir dans l’autre sens, vers la Terre. Une étape qui s’annonce elle aussi périlleuse après son décollage depuis le Centre de lancement spatial de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan dans le sud de la Chine.

Il s’agit en tout cas d’un gros coup spatial pour la Chine, qui avait récemment fait atterrir un astromobile (un petit « rover » motorisé) sur Mars, après avoir envoyé un équipage de trois personnes au mois d’avril dans la station spatiale Tiangong (« Palais céleste »). Il faut dire que la Chine a considérablement développé ses programmes spatiaux sous la présidence de Xi Jinping, injectant des milliards de dollars dans ce secteur pour refaire son retard.

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