Sommeil, lève-tôt et lève-tard : comment nos heures de coucher et de réveil impactent notre santé mentale

Plus d’un tiers des Français déclarent souffrir d’une qualité de sommeil insuffisante, ce qui pourrait entraîner des effets néfastes sur leur santé mentale. Explications avec le neuroscientifique Claude Gronfier, à l'occasion de la Journée internationale du sommeil le 17 mars 2023.

Plus d’un tiers des Français (37%) sont insatisfaits de leur qualité de sommeil. Et 17% déclarent souffrir d’un trouble du rythme veille/sommeil, aussi appelé rythme circadien, mais ils seraient sans doute plus nombreux, selon les chercheurs en charge de l’enquête annuelle sur le sommeil des Français, réalisée par Opinion Way pour l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) à l'occasion de la Journée internationale du sommeil le 17 mars 2023.

En effet, ce que la plupart des enquêtés identifient comme des insomnies sont en réalité des troubles du rythme veille/sommeil. Ce rythme circadien est endogène, c’est-à-dire propre à l’organisme, et fonctionne comme une horloge, située chez l’humain dans l’hypothalamus, au cœur du cerveau. Chaque organe a ensuite sa propre horloge dite périphérique, reliée à l’horloge centrale de l’hypothalamus. Celle-ci comprend environ 20 000 neurones repartis dans deux noyaux suprachiasmatiques (situés dans le cerveau), dont l’activité électrique oscille sur une période de 24h10 en moyenne chez l’humain. Comment expliquer cette activité cyclique, réglée comme une pendule ? Ce sont des travaux menés chez la drosophile depuis les années 1970 qui ont permis d’identifier l’expression cyclique d’une quinzaine de gènes "horloge".

NOBEL. En 2017, le Prix Nobel de physiologie et médecine a été décerné à trois chercheurs américains, Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young, pour leurs travaux sur le rythme circadien. 46 ans après la découverte du gène "période" chez la drosophile par Seymour Bender, les chercheurs ont mis en évidence les protéines PER, TIM et DBT, qui règlent l'horloge circadienne de chaque être vivant.

Lève-tôt, lève-tard, à chacun son horloge !

Ces gènes, en s’exprimant, forment des boucles moléculaires : une positive, l’accélérateur, et une négative, le frein, qui permettent de réguler la vitesse de l’horloge dans son ensemble. Chaque individu a sa propre horloge avec sa propre vitesse. Si la boucle tour[...]

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