En Somalie, un ex-membre d’Al-Chabab nommé au gouvernement

Autrefois connu sous le nom d’Abou Mansour, Mukhtar Robow est désormais à la tête du ministère somalien des Affaires religieuses et de l’Idéologie antiterroriste. Celui qui a été porte-parole d’Al-Chabab est aujourd’hui chargé de dissuader les jeunes Somaliens de rejoindre les rangs de son ancien groupe terroriste.

Après avoir annoncé sa volonté de former un cabinet “inclusif”, le Premier ministre, Hamza Abdi Barre, a désigné les membres de son équipe, qu’il dit avoir “sélectionnés sur la base de leur compétence, de leur expérience et de leur intégrité”, rapporte The East African.

Un désir d’inclusivité

Cependant, la nomination de Mukhtar Robow n’est pas du goût de tout le monde. De nombreux internautes somaliens se sont montrés réticents à l’idée de le voir passer “de la prison au gouvernement”, rapporte ce média spécialiste de l’Afrique de l’Est. Et pour cause, ainsi que le rappelle 360 Afrique, Al-Chabab est un groupe djihadiste “qui a causé la mort de dizaines de milliers de personnes dans des attentats visant à renverser le gouvernement central de la Somalie et imposer la charia”.

Les spéculations sur les éventuelles retombées de cette nomination se multiplient, certains avancent un scénario dans lequel Robow serait un grand renfort pour le positionnement gouvernemental dans la région de Bakool – région enclavée du centre-ouest, où il peut se prévaloir d’un “soutien local non négligeable”, poursuit le site.

Selon The East African, “la nomination de Robow reflète la volonté du président Hassan Cheikh Mohamoud, qui souhaite combattre le terrorisme sur deux fronts, militaire et religieux”. Au vu de sa connaissance du mouvement Al-Chebab, le nouveau ministre pourrait offrir au pouvoir en place un regard d’expert sur la politique antiterroriste à adopter.

Sur une liste noire

Activement recherché par les États-Unis pendant plus de quatre ans, il fut un temps où la tête de l’ancien numéro deux des Chebabs valait 5 millions de dollars. Toutefois, il a été retiré de la liste noire américaine en 2017, “après s’être brouillé avec d’autres chefs d’Al-Chabab”, précise The East African. Il s’était alors rendu de son propre gré aux autorités somaliennes.

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