Soldes d’hiver 2024 : fausses promotions, contrefaçons… comment éviter les arnaques en ligne

De nombreuses arnaques fleurissent en ligne à l’occasion du Black Friday.
SEAN GLADWELL / Getty Images De nombreuses arnaques fleurissent en ligne à l’occasion du Black Friday.

CONSOMMATION - Une occasion en or de faire les meilleures affaires… ou les pires. Comme lors du Black Friday, les soldes d’hiver qui débutent ce mercredi 10 janvier cachent de nombreuses arnaques. « À chaque période de promotion, il y a un pic de sollicitations des clients et des internautes. Et donc plus d’arnaques en ligne », nous expliquait fin novembre Vanessa Bouchara, une avocate spécialiste en propriété intellectuelle et en nouvelles technologies.

Contre le Black Friday, une campagne « maladroite » du gouvernement divise Béchu et Le Maire

Faux sites, fausses promotions, contrefaçons, hameçonnage par SMS, téléphone ou e-mail, marques officielles qui contournent les législations… Face aux nombreux risques, l’avocate donne pour Le HuffPost des conseils afin de ne pas se faire avoir.

Faux sites et contrefaçons

Vanessa Bouchara alerte au sujet des « sites champignons ». « Ce sont des sites qui reprennent les codes et les visuels d’une marque. Ils proposent de belles promotions, ce qui fait que le client se laisse persuader », explique-t-elle. Ces sites vendent en réalité des contrefaçons ou cherchent simplement à soutirer vos informations bancaires, et vous ne recevrez jamais le produit. Ils reprennent un nom similaire, « qui diffère très peu du nom de la marque, ou un nom générique correspondant au type de produits », selon l’avocate.

Pour ne pas se faire avoir, il faut s’assurer d’être sur le véritable site ou sur les interfaces de revendeurs officiels (les Galeries Lafayette, par exemple). Plusieurs indices doivent vous alerter, selon l’avocate et le gouvernement : les fautes dans l’URL, dans le nom de la marque, les fautes d’orthographe ou encore les extensions qui ne finissent pas en .fr ou en .com.

« Il faut vérifier qu’on paye un prix cohérent avec la politique de la marque. Une marque de luxe à -50 %, il faut quand même s’interroger », estime Vanessa Bouchara qui recommande aussi de regarder les avis, car ils peuvent « vous alerter sur le fait que ce sont des faux sites ».

Ces sites champignons ne sont pas les seuls à proposer des contrefaçons. Vanessa Bouchara alerte sur certains canaux de revente tels que Vestiaire Collective, Vinted, ou sur la vente de contrefaçons via les réseaux sociaux. « Des comptes proposent des copies de produits authentiques sans forcément le préciser. Ils prétendent qu’il s’agit de seconde main… C’est une manière courante de vendre de la contrefaçon », estime-t-elle. En clair : le moyen le plus sûr de ne pas acheter de faux articles - ou de ne jamais les recevoir - est d’aller sur le site officiel de la marque.

SMS et mail frauduleux

D’autres arnaques courantes existent, comme l’hameçonnage. Le but des personnes qui le pratiquent est de vous soutirer vos données bancaires et/ou personnelles avec un SMS, courriel ou un coup de téléphone qui semble être officiel, et surtout qui propose une grosse promotion.

« Il ne faut surtout pas cliquer » sur les liens présents dans les messages ou les e-mails, alerte l’avocate qui conseille de toujours « vérifier qui vous les envoie ». Elle conseille de bien regarder s’il n’y a pas de légères différences dans l’adresse e-mail avec celle du nom de domaine officiel de la marque.

Dans tous les cas d’arnaque, « il ne faut évidemment jamais payer, donner ses coordonnées bancaires, son adresse ou ses données personnelles ». Car communiquer certaines informations à des escrocs peut coûter cher, alerte le gouvernement : usurpation d’identité, transactions bancaires frauduleuses…

D’une manière générale, le gouvernement recommande de prendre un temps de réflexion avant d’effectuer un achat. Même si « vous pensez avoir déniché la bonne affaire », même si « vous êtes relancé par un pseudo-vendeur en ligne ou vous êtes pressé par un compte à rebours de vente flash », il faut s’assurer d’avoir vérifié tout ce qui a été cité plus haut.

Et que faire en cas d’arnaque ? La première chose est de bloquer sa carte bleue pour limiter les pertes. Puis de contacter sa banque ou son assurance afin de savoir si un remboursement est possible. Vanessa Bouchara déplore : « Quand on achète un produit de contrefaçon et qu’on ne peut pas le rendre, il n’y a évidemment aucun moyen de se faire rembourser. »

Quand les marques s’y mettent

Malgré toutes ces bonnes précautions, ce sont parfois les sites officiels qui arnaquent les consommateurs. « Les marchands n’hésitent pas à multiplier les fausses promotions en surfant sur une législation peu contraignante », alertait l’association l’UFC-Que choisir dans un article paru le 21 novembre dernier. Leur technique ? « Faire croire au consommateur qu’il fera à coup sûr une bonne affaire. »

Selon la loi, un vendeur qui souhaite solder un article doit impérativement prendre comme prix de référence le prix le plus bas qu’il a appliqué durant les 30 jours précédant la promotion. Ce qui est parfois contourné ou tout simplement pas respecté. Ainsi, le prix de référence - celui qui s’affiche barré sur une promotion - n’est pas toujours le prix auquel était vendu auparavant l’article.

L’UFC-Que choisir prenait comme exemple Amazon, qui assure vendre un aspirateur 74,99 euros au lieu 103,50. Si cet article était bel et bien vendu entre 103 et 125 € durant les 30 jours précédant le Black Friday, il ne coûtait que 79,99 € avant cette date. La remise est donc en réalité de seulement 6 %, contre 28 % affichés sur le site. Ce n’est qu’un exemple de contournements de la loi parmi tant d’autres dénoncés par l’association. Celle-ci conseille aux consommateurs de « suivre l’évolution des prix de vente et comparer les offres entre les différents marchands ». Pour être vraiment sûr de ne pas se faire avoir, il faut donc employer les grands moyens.

À voir également sur Le HuffPost :

« Une année difficile » de Toledano et Nakache n’épargne personne, pas même les militants écolos