Comment la SNCF maquille ses statistiques de ponctualité
Plusieurs astuces cosmétiques permettent à la compagnie d’améliorer dans des proportions significatives une réalité bien peu glorieuse.
Interrogé le 20 septembre sur BFM, le ministre des Transports Clément Beaune a pris le risque de déclarer que les trains français arrivaient « plus à l'heure en moyenne » que les trains allemands. Le ministre s'est trompé, ont relevé plusieurs médias. Selon l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST), 91 % des trains français, TGV, intercités, TER et trains de banlieue, sont arrivés à l'heure en 2019, année de référence pré-Covid, contre 94,5 % des trains allemands.
91 %, est-ce vraiment si mauvais ? Oui. Un train sur dix en retard signifie qu'un travailleur pendulaire prenant le train matin et soir les jours ouvrés subira une avanie quelconque chaque semaine. L'affaire se corse quand on se penche sur ce que la SNCF considère comme un retard. Un train est considéré comme à l'heure si son retard au terminus est inférieur à 5 minutes pour un parcours inférieur à 1 h 30, 10 minutes pour un parcours entre 1 h 30 et 3 heures, et 15 minutes pour un parcours au-delà de 3 heures.
Des centaines de trains en retard gommés
Cinq minutes, passe encore, mais quinze minutes, ce n'est pas rien. La SNCF propose à la vente le vendredi 29 septembre un Brest-Lille avec 1 h 7 seulement de correspondance pour aller de Montparnasse à la gare du Nord. S'il reste seulement 52 minutes, de train à train, la partie n'est pas gagnée, que ce soit en taxi ou en métro. Statistiquement, pourtant, le voyage se sera déroulé sans incident.
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