Derrière le bénéfice record de la SNCF, le TGV et Géodis, un géant du transport routier

This photograph shows information pannels at Gare de Lyon in Paris, on December 2, 2022 during a strike organised by SNCF (French state rail company) controllers. - Complicated weekend in perspective in French stations: a strike launched by a collective of controllers has forced the SNCF to cancel 60% of its TGV and Intercites from December 2, 2022 to December 4, 2022, and raises fears of new disruptions during the end of year celebrations year. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

TRANSPORTS - La SNCF a spectaculairement redressé ses comptes en 2022 grâce au retour des voyageurs dans ses trains et à la dynamique de la logistique, avec un bénéfice net record, multiplié par 2,7 à 2,425 milliards d’euros, selon des chiffres publiés ce jeudi 23 février. « Toutes les activités gagnent de l’argent », s’est félicité le PDG Jean-Pierre Farandou devant des journalistes.

« Cet argent va être utilisé à 100% pour préparer l’avenir du groupe en finançant son développement, en investissant dans le réseau ferré national et en réduisant le poids de la dette », a-t-il ajouté.

La SNCF avait perdu 3 milliards d’euros en 2020 pour cause de pandémie, et 801 millions en 2019 en raison de la grève contre la réforme des retraites et d’effets comptables défavorables.

Très affectée par le Covid-19, la SNCF était sortie du rouge en 2021 mais seulement grâce à la cession du loueur de wagons Ermewa qui lui avait permis d’afficher un bénéfice net de 890 millions d’euros ; sans ce produit exceptionnel, elle aurait affiché 185 millions d’euros de perte.

Le chiffre d’affaires du groupe public atteint des niveaux inégalés à 41,45 milliards d’euros en 2022 - dont 37% ont été réalisés à l’international - contre 34,75 milliards en 2021 (+19%) et 35,12 milliards en 2019 avant la crise sanitaire (+18%).

« La structure financière est saine »

Ce rebond de l’activité est dû à la reprise du trafic TGV, désormais supérieur à ses niveaux d’avant-crise, mais aussi à l’impressionnante croissance de son entité logistique Geodis - qualifié par la direction de « second poumon économique du groupe ». Cette filiale se présente comme l’ « un des leaders du transport routier en Europe ».

Dans le détail, le chiffre d’affaire de SNCF Voyageurs - la compagnie qui fait rouler les trains, TGV, TER et banlieue parisienne - a progressé de 26,7% (à périmètre, norme comptable et taux de change constants) à 17,38 milliards d’euros et celui de Geodis de 19,2% à 13,72 milliards.

SNCF Voyageurs est désormais à 3,4% au-dessus de son niveau de 2019, avant la pandémie, tandis que Geodis a progressé de 67,6% en trois ans.

Le chiffre d’affaires de la branche TGV-Intercités reste cependant de 3% inférieur à l’avant-crise malgré une fréquentation record, conséquence de la montée en puissance du TGV à bas coûts Ouigo et des effets des cartes de réduction.

La marge brute (Ebitda) a retrouvé, à 16% du chiffre d’affaires, son niveau de 2019, une performance. Le fret ferroviaire, longtemps déficitaire, gagne même de l’argent.

La dette a été réduite de 36,30 à 24,44 milliards d’euros pendant l’année 2022, dont 10 milliards repris par l’Etat au 1er janvier. Conformément aux engagements pris envers le gouvernement lors de l’adoption de la réforme ferroviaire de 2018, le flux de trésorerie disponible (cash-flow libre) est désormais positif.

« Les fondamentaux sont solides. (...) La structure financière est saine. (...) Nous n’avons plus besoin de céder des actifs pour nous désendetter », souligne M. Trevisani.

« Nous ferons tout pour confirmer cette trajectoire » cette année, même si elle « s’annonce plus incertaine » entre flambée des prix de l’énergie, poussée inflationniste et déprime économique, ajoute-t-il.

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