Ski alpin : Mikaela Shiffrin veut un haut niveau plus respectueux de l’environnement

La championne américaine Mikaela Shiffrin a réclamé ce dimanche 12 février, avec d’autres skieurs, à la Fédération internationale de ski des efforts en matière d’environnement.
JEFF PACHOUD / AFP La championne américaine Mikaela Shiffrin a réclamé ce dimanche 12 février, avec d’autres skieurs, à la Fédération internationale de ski des efforts en matière d’environnement.

SKI - La neige artificielle, ça ne suffira pas. Dans une lettre ouverte, une centaine de skieurs professionnels ont demandé ce dimanche 12 février à la Fédération internationale de ski (FIS) d’intensifier ses efforts en faveur de l’environnement, en toute « transparence ». Un courrier qui arrive à point nommé, alors que se déroulent, du 6 au 19 février, les 47es championnats du monde de ski alpin.

Parmi les signataires, la star américaine Mikaela Shiffrin, skieuse la plus victorieuse de tous les temps, qui avait pourtant provoqué l’ire des associations environnementales ces derniers jours alors qu’elle souhaitait rejoindre la station de ski de son hôtel en hélicoptère. Avec le slogan « Ni hélicos, ni JO !  », la branche d’Extinction Rebellion dans les Hautes-Alpes avait dénoncé une « hérésie » dans les rues le 8 février. La championne avait fini par rétropédaler et préférer la voie routière pour se rendre sur les pistes.

Aménagement de calendrier

« Notre sport est en danger », alerte cette lettre préparée par l’association Protect Our Winters (POW) et signée par 142 skieurs de différentes disciplines (ski alpin, freestyle, freeride), dont les stars Mikaela Shiffrin, Aleksander Aamodt Kilde et Federica Brignone. Le document a été remis de façon symbolique à la FIS à Courchevel, quelques heures après la descente hommes des Championnats du monde de ski alpin, remportée par le Suisse Marco Odermatt.

« De plus en plus de compétitions sont annulées faute de neige (...) et bientôt il ne sera plus possible de produire de la neige artificielle sur plusieurs sites habituels de Coupe du monde vu l’augmentation des températures », préviennent les skieurs.

Les compétitions de sport en hiver sont en effet en danger avec le changement climatique. Deux anciens skieurs professionnels et consultants pour le service public durant ces mondiaux, Carole Montillet et Luc Alphand, ont d’ailleurs fait part de leurs inquiétudes au micro du HuffPost, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous :

C’est pourquoi la lettre demande expressément à la FIS d’aménager son calendrier, afin de raréfier les déplacements intercontinentaux (le circuit alpin fait étape à deux occasions différentes en Amérique du Nord cette saison par exemple) et de retarder le début des compétitions. Plusieurs courses prévues fin octobre et en novembre 2022 ont été annulées face au manque de neige. Les sportifs réclament aussi que l’engagement de la FIS pris en 2021 de réduire de moitié son empreinte carbone soit suivi d’un plan concret « rendu public avant le début de la saison prochaine », et demandent de la part de l’instance une « totale transparence » sur le sujet.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

La FIS avait annoncé fin 2021 vouloir devenir la première fédération internationale « carbone-positive » grâce à un programme de protection des forêts vierges en Amazonie. Un projet qui devrait pourtant, dans l’idéal, rester annexe selon POW, pour qui la priorité devrait être de « réduire les émissions » actuelles.

« Il est grand temps d’aborder ce sujet très important. On voit que le monde change, on voit également l’impact que cela a sur notre sport », a commenté Kilde, dans la foulée de sa médaille d’argent obtenue lors de la descente.

« Je veux continuer à faire ce que j’aime, nous devons faire de notre mieux pour que ça continue, mais je veux aussi que les générations futures puissent le faire, a-t-il affirmé. C’est une super lettre qui aborde quelque chose que nous devons garder en tête toute notre vie. »

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi