Situation confuse au Gabon après l’annonce de la “fin du régime” par les militaires

Le scénario a comme un air de déjà-vu ailleurs en Afrique. Dans la nuit du 29 au 30 août, un quarteron de gradés gabonais est apparu sur la chaîne de télévision nationale Gabon 24 et a déclaré qu’il avait pris le pouvoir. Ils ont accusé le pouvoir gabonais actuel, mené par le président Ali Bongo Ondimba, de ne pas respecter la volonté du peuple gabonais depuis trop longtemps.

“Au nom du peuple gabonais, […] nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime actuel.”

Cette déclaration (visible ci-dessous), a eu lieu, indique Al-Jazeera, quelques minutes après que l’organisme électoral de l’État a annoncé que le président Ali Bongo avait remporté l’élection présidentielle avec 64 % des voix, s’octroyant ainsi un troisième mandat.

Ces militaires gabonais, qui se réclament de toutes les forces de sécurité et de défense du pays et se sont proclamés membres d’un “Comité de transition et de restauration des institutions”, ont annoncé diverses mesures à effet immédiat, dont l’annulation des résultats des élections, la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre et la dissolution des institutions de l’État. Peu après cette annonce télévisée, “des coups de feu ont été entendus dans la capitale, Libreville, ont rapporté les agences de presse Reuters et AFP”.

C’est dans un contexte électoral tendu qu’intervient ce qui ressemble à une prise de pouvoir militaire. Après les élections générales du 26 août, le Centre électoral gabonais avait très vite déclaré que le résultat de l’élection était le fruit d’une “fraude orchestrée par Ali Bongo et ses partisans”.

Internet avait été coupé, un couvre-feu imposé après le scrutin, et les médias français France 24, RFI et TV5 Monde interdits pour “manque d’objectivité et d’équilibre” en lien avec les élections en cours.

Si ce coup d’État aboutit, note le site d’information qatari, qui suit les événements de près, ce sera le huitième en Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2020, après les coups d’État au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Tchad et au Niger, notamment.

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