Simone Gbagbo, la Lady Macbeth ivoirienne devant ses juges

L'ex-première dame de Côte-d'Ivoire, Simone Gbagbo, devant la cour d'assises d'Abidjan lors de l'audience d'ouverture de son procès pour «crimes contre l'humanité», le 9 mai.

Celle qui fut première dame de Côte-d'Ivoire de 2000 à 2010 comparaît à partir de mardi pour «crimes contre l’humanité» à Abidjan.

Est-ce le poids des années, ou celui d’un combat politique devenu terriblement lourd à porter ? En ce jour de début mai, appuyée sur le bras de son avocat, Simone Gbagbo s’avance à tout petits pas. Elle a choisi un ensemble brun, un collier de perles blanches, mais n’a ni perruque ni tresses comme auparavant elle aimait les porter. Au-dessus de son visage aux traits tirés, ses cheveux sont blancs, coupés court, au naturel. Dans la salle d’audience des assises d’Abidjan, les murmures se sont un instant arrêtés. Tous les regards sont tournés vers cette vieille dame qui vient d’entrer.

A quelques jours de son 67e anniversaire, Simone Gbagbo s’apprête à être jugée pour «crimes contre l’humanité» commis pendant la crise qui a déchiré la Côte-d’Ivoire entre novembre 2010 et avril 2011. Alors que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se disputaient la victoire de la présidentielle, les affrontements entre les deux camps ont fait au moins 3 000 morts d’après les Nations unies. Alors que «le chef bandit» Ouattara, comme le surnomme Simone Gbagbo, accédait au pouvoir avec le soutien de la communauté internationale, pour Laurent Gbagbo et sa femme, la guerre s’est terminée sous les bombardements des forces onusiennes et des avions du «diable» Nicolas Sarkozy. L’image de la «Dame de fer» sortant de la résidence présidentielle ahurie et malmenée par des rebelles ivres de leur prise fera le tour du monde. Celle qui était tant crainte n’est alors plus qu’une femme apeurée.

Paranoïaque et impulsive pour des psychologues qui l’ont analysée, haïe par ses adversaires, adulée par ses partisans, Simone Gbagbo est de l’avis de tous manipulatrice et cassante. Sa mâchoire carrée et son regard perçant trahissent sa détermination. Portée par sa foi évangélique, la fervente croyante vit son combat politique comme un absolu religieux.

«Il sera roi et je serai sa (...)

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