"Le silence était assourdissant": Anouk Grinberg explique pourquoi elle a pris la parole contre Depardieu

Anouk Grinberg "ne pouvait plus (se) taire". C'est ainsi qu'elle explique sa décision de prendre la parole contre Gérard Depardieu, accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes. L'actrice de 60 ans, l'une des rares à avoir dénoncé les agissements supposés du monstre sacré, se confie ce mardi 12 mars au Parisien sur sa décision de briser le silence:

"J’ai dit ce que je pensais utile de dire à un moment où le silence était assourdissant", déclare l'actrice, qui a donné la réplique à Gérard Depardieu dans de multiples films. "Je ne pouvais plus me taire devant l’omerta du cinéma (...)."

Celle qui tient l'affiche de Heureux gagnants, une comédie grinçante de Maxime Govare et Romain Choay en salles ce mercredi 13 mars, explique également son désir de prendre la parole "devant l'injustice faite à Charlotte Arnould", la première à avoir porté plainte contre Gérard Depardieu pour viols.

"(Elle) se battait seule contre un monde qui la calomniait ou était dans le déni", dénonce-t-elle. "Je regrette qu’on ne soit pas plus nombreux à témoigner, parce qu’on est très nombreux à avoir vu et entendu les agressions, au moins verbales, de Depardieu.

Pluie de plaintes

Gérard Depardieu fait également l'objet d'une plainte pour agression sexuelle déposée par la comédienne Hélène Darras, suivie d'une plainte pour viol déposée en Espagne par la journaliste espagnole Ruth Baza. Fin février, une décoratrice de cinéma a également porté plainte contre l'acteur pour des faits d'agression sexuelle qui seraient survenus en 2021 sur le tournage des Volets verts. Gérard Depardieu dément toutes violences commises sur des femmes.

Anouk Grinberg dénonce également les propos d'Emmanuel Macron qui, malgré la multiplication des accusations contre Gérard Depardieu, a déclaré que l'acteur rendait "fière la France". "C’est la honte de s’interposer entre la justice et les victimes pour dire qu’un agresseur est la fierté de la France. Un président de la République ne devrait pas empêcher la vérité."

Et de conclure: "Il faut qu’on soit de plus en plus nombreux à prendre la parole parce que, en fait, ce mouvement va vers plus de bonheur, d’égalité, d’harmonie. On va tous être gagnants à retrouver la confiance les uns dans les autres. Le monde est en train de changer et, dans ce mouvement de société profond, la justice a une grande responsabilité: j’espère qu’elle incarnera le nouveau monde, parce que l’impunité des agresseurs participe de la culture du viol."

Article original publié sur BFMTV.com