Le siège de France Télévisions au nom d’Elkabbach ? Cette décision ne fait pas du tout l’unanimité

Jean-Pierre Elkabbach, ici lors de la cérémonie des César, en février 2019, à Paris.
Pascal Le Segretain / Getty Images Jean-Pierre Elkabbach, ici lors de la cérémonie des César, en février 2019, à Paris.

TÉLÉVISION - Quelques jours après le décès de Jean-Pierre Elkabbach, des tensions apparaissent. Alors que le journaliste français, décédé cette semaine à l’âge de 86 ans, doit être enterré au cimetière du Montparnasse à Paris, ce vendredi 6 octobre, des voix s’élèvent à France Télévisions pour dénoncer un projet visant à rebaptiser le siège en son nom.

« Quand le mail est tombé ce matin, beaucoup de salariés de FTV ont cru à une mauvaise blague, un gag digne des Guignols de l’Info et tout est remonté à la surface », écrit la CGT dans un communiqué relayé par plusieurs médias, dont Libération.

Ce jeudi, la PDG de France Télévisions Delphine Ernotte a annoncé aux employés du groupe et à la presse que « le bâtiment principal du siège parisien », dans le 15e arrondissement, sera rebaptisé Maison Jean-Pierre Elkabbach, à l’issue d’une cérémonie hommage organisé lundi 9 octobre en présence d’Emmanuel Macron.

Après avoir été à la tête de l’information d’Antenne 2, Jean-Pierre Elkabbach a été PDG de France 2 et France 3 de 1993 à 1996. Il y avait favorisé l’ascension de nouveaux animateurs producteurs comme Jean-Luc Delarue, Arthur ou Nagui. Sauf que ces contrats chiffrés en centaines de millions de francs déclenchent une vive polémique qui l’accule à la démission en 1996.

La CGT dénonce « trop d’argent dilapidé »

C’est ce que dénonce, ce jeudi, la CGT. « Trop d’argent dilapidé, un rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion de FTV entre 1993 et 1996, Jean-Pierre Elkabbach a fini par se faire virer. Et aujourd’hui on veut donner son nom au siège de FTV », dénonce le syndicat.

Autre raison du désaveu : sa trop grande connivence avec les gouvernements successifs, notamment de droite. « Elkabbach, c’est une voix d’Europe 1 qui a fini chez Bolloré, une figure des médias privés, un journaliste marqué à droite, un homme accroché au micro pour servir la soupe aux puissants tout en faisant mine de les secouer de temps en temps », déplore la CGT, qui reproche à la direction de France Télévisions d’avoir imposé cette décision sans discussions préalables avec le reste du groupe.

La direction va-t-elle changer d’avis ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune nouvelle communication n’a été faite. L’hommage à Jean-Pierre Elkabbach est maintenu et doit commencer à 10 heures, lundi prochain.

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