“Shogun”, la série qui entretient la fascination des Américains pour le Japon

Le retentissement avait été moindre de ce côté de l’Atlantique, donc le public français l’a peut-être oublié. Mais Shogun, le best-seller de James Clavell paru en 1975 (et dont une nouvelle traduction française est en cours de parution aux éditions Callidor), avait déjà fait l’objet d’une série à succès en 1980, avec Richard Chamberlain en tête d’affiche. Les deux œuvres, écrite et filmée, ont alimenté l’engouement naissant du public occidental pour l’histoire et la culture nippones.

Un quart de siècle plus tard, les aventures du marin anglais John Blackthorne au pays des samouraïs, à l’aube du XVIIe siècle, font l’objet d’une nouvelle adaptation, luxueuse, en cours de diffusion sur Disney +. Échoué sur les côtes du Japon, le héros protestant, cette fois incarné par Cosmo Jarvis, doit de nouveau “apprendre à évoluer au sein d’une culture inconnue, aux coutumes complexes, s’il veut un jour revoir son équipage, son navire ou son pays d’origine”, résume le magazine Time.

Ne pas perdre la tête

Pour pimenter le tout, Blackthorne, qui ne parle pas un mot de japonais, se retrouve comme un pion dans la lutte de cinq seigneurs locaux pour le pouvoir. Il doit aussi affronter l’hostilité des missionnaires catholiques et des négociants venus du Portugal et d’Espagne. À l’époque, ils sont les seuls Européens à avoir trouvé la route de l’archipel, et entendent bien le rester. Le Britannique comprend leur langue, cependant.

Inutile de dire que le terrain est miné. “Dans Shogun, on peut se faire tuer pour un mot de travers, mais aussi pour n’avoir rien dit”, explique Vulture, le site pop culture du New York Magazine.

“Chaque espace a ses propres règles du jeu ; il convient de peser avec le plus grand soin le moindre de ses mots et de ses gestes. Il suffit d’un mauvais choix pour que quelqu’un se retrouve privé de ses privilèges, ou son torse de sa tête.”

Or sur ce point, l’adaptation de 1980 avait une faille, rappelée par Rolling Stone : au motif que l’histoire était racontée du point de vue de Blackthorne, “les dialogues en japonais n’étaient traduits que dans les scènes où des personnages bilingues servaient d’interprètes pour [le héros]”.

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