« She-Hulk » sur Disney + hérite d’une représentation controversée dans les comics originaux

« She-Hulk » est disponible sur Disney+  dès ce jeudi 18 août.
Marvel « She-Hulk » est disponible sur Disney+ dès ce jeudi 18 août.

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« She-Hulk » est disponible sur Disney+ dès ce jeudi 18 août.

SÉRIES - Jennifer Walkers est une avocate comme les autres. Seulement, parfois, elle se transforme en un personnage vert de plus de deux mètres de haut, doté de superpouvoirs. Car Jennifer Walkers est aussi la super-héroïne She-Hulk, la cousine de Hulk mise à l’honneur dans la nouvelle série She-Hulk : avocate, disponible sur Disney+ ce jeudi 18 août.

Apparu pour la première fois dans le comic book Savage She-Hulk #1 en février 1980, ce personnage a été créé par le scénariste Stan Lee et le dessinateur John Buscema. Face au succès de la série de comics Incredible Hulk à la fin des années 1970, et de son adaptation à la télévision, ils ont en effet décidé de proposer une version féminine.

She-Hulk fait donc partie de ces personnages féminins conçus par des créateurs souhaitant décliner leurs personnages masculins phares, dans les DC comics comme dans les Marvel. À ses côtés, on peut notamment citer Spider-Woman, Thor Girl, Aquagirl, Supergirl, ou encore Batwoman.

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Héritage de comics « pensés par et pour des hommes »

« Historiquement, les comics ont d’abord été pensés par et pour des hommes. Puis, dans une optique industrielle et commerciale, les créateurs sont allés chercher des cibles les plus variées possibles », explique Maureen Lepers, docteure en cinéma spécialiste des représentations médiatiques, et enseignante à la Sorbonne Nouvelle.

On voit alors apparaître des super-héroïnes qui sont a priori destinées aux femmes. Seulement, « les artisans de création de ces personnages restaient majoritairement des hommes », fait-elle remarquer.

Ainsi, de nombreux stéréotypes visuels apparaissent sur les dessins durant les transformations du personnage, notamment des vêtements très échancrés. « Un personnage comme She-Hulk hérite des logiques de représentation des super-héroïnes qui étaient là avant elles », ajoute-t-elle.

She-Hulk dans le comics « The Savage She-Hulk #1 », dévoilé en 1980.
Marvel She-Hulk dans le comics « The Savage She-Hulk #1 », dévoilé en 1980.

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She-Hulk dans le comics « The Savage She-Hulk #1 », dévoilé en 1980.

La nouvelle création Disney, écrite par Jessica Gao, et réalisée par Kat Coiro et Anu Valia, hérite alors d’un passif controversé, et qui laisse des traces. À commencer par son nom, qui signifie littéralement « Elle-Hulk ».

« Dans la série, le personnage a le même problème avec ce nom que vous et moi. Nous avons tous du mal avec celui-ci », explique Tatiana Maslany, l’actrice qui incarne She-Hulk dans la série, au Late Show de Stephen Colbert. « Elle trouve que c’est réducteur, elle se demande : ‘Comment m’en détacher, pourquoi ne puis-je pas exister sans être un dérivé de Hulk ?’ », ajoute la comédienne.

Un corps vert performant, mais toujours harmonieux

En reprenant ce personnage en 2022, les studios Marvel traînent tout un bagage avec lequel ils doivent travailler, et se heurtent aux questions de représentation du corps des femmes, qui sont alors inévitables.

Ce corps vert et puissant, qui fait la particularité de Jennifer Walkers, a notamment fait l’objet de critiques à la sortie de la bande-annonce de la série, en mai dernier.

Certains spectateurs n’ont pas apprécié que, contrairement à son cousin, She-Hulk n’ait pas une allure difforme et monstrueuse. Son corps est musclé et performant, mais il reste harmonieux. En d’autres termes, « il reste conforme à certains critères physiques culturellement admis pour les femmes », précise Mareen Lepers.

« Nous nous sommes appuyés sur un modèle d’athlètes olympiques, pas sur des bodybuildeuses », répond alors Kat Coiro, dans des propos rapportés par The Hollywood Reporter.

Ce corps d’athlète représente un bon compromis selon Marvel, qui crée alors un personnage visuellement fort, sans trop s’éloigner des standards.

Trouver un équilibre

Tout est une question de balance dans les productions de séries et films Marvel, dont l’objectif est de toucher un public le plus large possible. Les équipes doivent fidéliser un public très attaché aux comics originaux. Mais elles doivent également attirer « les enfants et petits-enfants, qui sont peut-être plus ouverts aux questions politiques et culturelles dans l’air du temps », ajoute Maureen Lepers.

Pour résumer, si on est trop révolutionnaire, on perd alors une bonne partie de son public. Même chose si on est trop réactionnaire.

La nouvelle version de She-Hulk est un personnage qui garde le même nom et la même histoire que dans les comics, tout en s’adaptant à notre époque. On observe notamment une « volonté de travailler avec de nouveaux archétypes », note la docteure.

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« She-Hulk » est disponible sur Disney+  dès ce jeudi 18 août.
Marvel Studios « She-Hulk » est disponible sur Disney+ dès ce jeudi 18 août.

Marvel Studios

« She-Hulk » est disponible sur Disney+ dès ce jeudi 18 août.

On remarque des efforts pour ne pas faire d’elle un personnage hypersexualisé dans la série : elle n’est pas en permanence en bikini, et ne tente pas de sauver le monde en talons aiguilles. Lorsqu’elle s’entraîne elle porte des survêtements, et lorsqu’elle travaille un tailleur d’avocate tout à fait classique.

Mais parfois, les équipes s’autorisent des plans où elle apparaît plus sexy, marquant encore une fois un certain équilibre dans son style vestimentaire.

La série travaille avec des attentes diverses. La réception par le public, elle, est plus compliquée à appréhender, d’autant plus lorsque l’on crée de toutes pièces le corps d’une femme. « Il y a un impératif de commentaires que l’on n’observe pas pour les personnages masculins. Quand on met en scène un personnage féminin, on ouvre une boîte de pandore qui est difficile à fermer », conclut Maureen Lepers.

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