Le sexisme “choquant” de la City à Londres

“Peu importe si je travaille dur, si j’ai du talent et suis motivée, ils ne m’écouteront jamais.” C’est la conclusion à laquelle est parvenue Selena (son prénom a été modifié), cadre à la City de Londres, devant une commission d’enquête parlementaire sur le sexisme et la misogynie dans ce quartier emblématique de la finance, rapporte The Guardian.

Elle a expliqué aux députés comment, en 2021, elle avait tenté “vainement pendant des semaines d’alerter ses supérieurs” sur la fraude d’une société d’investissement. “Elle avait rassemblé des données et apporté des preuves qui avaient été repoussées à plusieurs reprises”, explique le quotidien britannique. Quand elle entend un collègue, lors d’une réunion, soulever la question et “obtenir immédiatement le soutien du patron qui l’avait ignorée”, elle intervient :

“Pourquoi faut-il un homme blanc d’âge moyen pour faire passer exactement le même message que celui que je vous soumets depuis des semaines ?”

Une réaction “exagérée”, ont jugé ses collègues masculins. “La goutte d’eau qui fait déborder le vase” – et qui a conduit cette femme, aujourd’hui âgée d’une quarantaine d’années, à quitter le secteur.

C’est l’un parmi la quarantaine de témoignages recueillis à huis clos, en 2023, par la commission d’enquête, qui doit cette semaine publier son rapport sur le sexisme à la City. Le journal lève le voile sur certains de ces “récits choquants, qui vont du harcèlement sur le lieu de travail à des accusations aussi graves que le viol”. Conclusion : depuis la précédente enquête en 2018, les recommandations “pour plus de diversité et d’inclusion après #MeToo n’ont pas réussi à éradiquer la misogynie généralisée”.

“Rester à ma place et me taire”

Au contraire, c’est comme si la culture “boys’ club avait perpétué ses anciennes manières dans l’ombre. “Le harcèlement sexuel est peut-être moins répandu au bureau, mais il se produit plus souvent lors de conférences et de voyages d’affaires, tandis que les écarts de comportement sont simplement devenus ‘plus sournois et pernicieux’, selon la commission.”

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