Serviettes hygiéniques, tampons : des substances toxiques toujours présentes

L'association a constaté que la présence de labels environnementaux n’empêchent pas la présence de contaminants.

Ce comparatif a été réalisé en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe)(Getty Images)

Carton rouge. Chaque année, plus de deux milliards de tampons et serviettes hygiéniques sont jetés en France. Un désastre pour la nature mais aussi, parfois, pour le corps humain. Le magazine 60 millions de consommateurs a réalisé un vaste essai comparatif de serviettes, protège-slips et tampons dans son numéro d'octobre 2023. En examinant différents produits, l'association a constaté la présence de contaminants dans plusieurs produits, même estampillés verts. Ce comparatif a été réalisé en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe). Résultats ? Les notes vont de 18/20 à 6,5/20.

"Au sein des protège-slips, on retrouve de gros écarts de performances. Côté tampons, en revanche, les performances sont davantage homogènes et conformes au flux annoncé. Mais du côté de la toxicité potentielle, il reste des progrès à faire", détaille le magazine.

Parmi les 24 produits testés, neuf contaminants présentant un risque avéré ou suspecté d’être cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens ont été identifiés. Ces derniers proviennent "des conditions de culture du coton utilisé (présence de pesticides ou de leurs résidus tels que le glyphosate et son métabolite, l’Ampa)", "des processus de fabrication (blanchiment au chlore, susceptible de générer des dérivés halogénés, AOX et EOX)", "des composants utilisés au cours de la fabrication ou des matières premières (par exemple, phtalates utilisés pour assouplir les matières plastiques, triclosan utilisé comme antibactérien et antifongique, formaldéhyde pouvant être présent dans la colle)".

Des seuils définis

D'après les marques - et en accord avec les valeurs fixées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), ces niveaux ne seraient pas préoccupants pour la santé. Toutefois, 60 millions de consommateurs rappellent que les connaissances actuelles sont "très lacunaires lorsqu’il est question d’exposition par les muqueuses et des seuils à partir desquels il existe un effet perturbateur endocrinien".

Que penser des produits verts ? L'association a constaté que la présence de labels environnementaux n’empêchent pas la présence de contaminants. "Certains des produits labellisés Oeko-Tex, FSC Mixte, Gots/Icea ou Nordic Swan Ecolabel portaient aussi des traces de contaminants : des AOX (Nana, Love&Green et Tampax), des dioxines (tampons Tadam, Carrefour Soft et Saforelle, serviettes Joone), du glyphosate ou de l’Ampa (tampons Tadam, Saforelle, Natracare et les Petites Choses, serviettes Joone)", alerte le magazine dans son comparatif.

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