« Le Serpent » Charles Sobhraj, tueur en série français au coeur d’une série Netflix, va être libéré

Charles Sobhraj  le 1er juin 2011 au Népal
PRAKASH MATHEMA / AFP Charles Sobhraj le 1er juin 2011 au Népal

SÉRIES - Le Serpent bientôt libéré ? La plus haute juridiction du Népal a ordonné ce 21 décembre la libération de Charles Sobhraj, le tueur en série français dépeint dans la série Netflix Le Serpent, responsable d’une série de meurtres à travers l’Asie dans les années 1970.

La Cour suprême a estimé que Charles Sobhraj, 78 ans, emprisonné dans la république himalayenne depuis 2003 pour le meurtre de deux touristes nord-américains, devait être libéré pour des raisons de santé, selon une copie du verdict consultée par l’AFP.

« Le maintenir continuellement en prison n’est pas conforme aux droits humains du prisonnier », peut-on lire sur le document. « S’il n’y a pas d’autres affaires en cours contre lui pour le maintenir en prison, cette cour ordonne sa libération aujourd’hui et (...) le retour dans son pays dans les quinze jours. »

Huit épisodes sur Netflix

Tahar Rahim incarne Charles Sobhraj dans la série « Le Serpent ».
Netflix Tahar Rahim incarne Charles Sobhraj dans la série « Le Serpent ».

Sur Netflix, Le Serpent, composée de huit épisodes, raconte l’histoire (vraie) de Charles Sobhraj, qui est incarné par un Tahar Rahim dans la série. Ce tueur en série français est l’auteur de nombreux meurtres de touristes en Asie du Sud-Est dans les années 1970.

Après une enfance troublée et plusieurs séjours en prison en France pour des délits mineurs, Sobhraj, voyage avec sa compagne Marie-Andrée Leclerc (incarnée par Jenna Coleman), à travers la Thaïlande, le Népal et l’Inde entre 1975 et 1976, commettant en chemin une série de crimes sur le « Hippie Trail » asiatique. Son mode opératoire ? Se lier d’amitié avec ses victimes, souvent des routards occidentaux en quête de spiritualité, avant de les droguer, de les voler et de les assassiner.

La bande-annonce de la série « Le Serpent » avec Tahar Rahim et Jenna Coleman :

Son implication dans un premier meurtre remonte à 1975 lorsque le corps d’une jeune Américaine avait été retrouvé sur une plage de Pattaya en bikini. Décrit comme doux et sophistiqué, il est lié à une vingtaine de meurtres. Ses victimes étaient étranglées, battues ou brûlées, et il utilisait souvent les passeports de ses victimes masculines pour se rendre à sa prochaine destination. Le surnom de Sobhraj, « le serpent », lui vient ainsi de sa capacité à prendre d’autres identités pour échapper à la justice.

Dans la série Le Serpent, le point de vue n’est pas uniquement du côté de Charles Sobhraj, mais aussi du diplomate hollandais Herman Knippenberg et de sa femme de l’époque Angela, qui ont mené une enquête périlleuse lorsque la police thaïlandaise rechignait à s’en mêler. Toujours vivants aujourd’hui, tous deux ont largement raconté ces événements en détail aux créateurs de la série.

Des allers-retours en prison

Charles Sobhraj a été arrêté en Inde en 1976, après la mort par empoisonnement d’un touriste français dans un hôtel de Delhi, et a été condamné à 12 ans de prison pour meurtre. Sobhraj a finalement passé 21 ans en prison, avec une brève pause en 1986 lorsqu’il s’est échappé avant d’être à nouveau arrêté dans l’État côtier indien de Goa.

Libéré en 1997, il s’est retiré à Paris mais a refait surface en 2003 au Népal, où il a été repéré dans le quartier touristique de Katmandou et arrêté. L’année suivante, un tribunal l’a condamné à la prison à vie pour avoir tué la touriste américaine Connie Jo Bronzich en 1975.

Dix ans plus tard, il a également été reconnu coupable du meurtre de la compagne canadienne de Mme Bronzich. En prison en 2008, Sobhraj a épousé Nihita Biswas, de 44 ans sa cadette et fille de son avocat népalais.

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