Serbie : des milliers de manifestants réclament de nouvelles élections

Serbie : des milliers de manifestants réclament de nouvelles élections

Le grand rassemblement dans le centre de Belgrade a couronné près de deux semaines de manifestations contre les irrégularités généralisées signalées lors du scrutin parlementaire et local du 17 décembre, qui ont également été constatées par les observateurs électoraux internationaux.

Le Parti progressiste serbe au pouvoir a été déclaré vainqueur des élections, mais la principale alliance d'opposition, la Serbie contre la violence, a affirmé que les élections avaient été volées, en particulier à Belgrade.

La Serbie contre la violence mène des manifestations quotidiennes depuis le 17 décembre pour exiger l'annulation du vote. La tension est montée à la suite d'incidents violents et d'arrestations de partisans de l'opposition lors d'une manifestation le week-end dernier.

La foule présente au rassemblement de samedi a acclamé Marinika Tepic, une figure de l'opposition qui a entamé une grève de la faim depuis le scrutin. Elle devrait être hospitalisée après sa participation au rassemblement.

"Ces élections doivent être relancées", a-t-elle déclaré, saluant faiblement la foule et affirmant qu'elle n'avait pas la force de faire un discours plus long.

Un autre homme politique de l'opposition, Radomir Lazovic, a exhorté la communauté internationale "à ne pas rester silencieuse" et a fait pression sur Vučić pour qu'il organise de nouvelles élections dans des conditions libres et équitables.

L'opposition a demandé une enquête internationale sur le vote après que les représentants de plusieurs organismes internationaux de surveillance des droits de l'homme ont signalé de multiples irrégularités, notamment des cas d'achat de voix et de bourrage d'urnes.

Vučić et son parti ont rejeté ces informations, les qualifiant de "fabriquées". Les autorités ont toutefois accepté un nouveau vote dans 35 des 8 300 bureaux de vote que compte le pays, ce samedi, ce que l'opposition considère totalement inapproprié, c'est pourquoi elle boycotte le processus.

Le rassemblement de samedi a été organisé symboliquement dans un quartier central de Belgrade qui, au début des années 1990, a été le théâtre de manifestations contre la politique antidémocratique de Slobodan Milosevic.

Les critiques affirment aujourd’hui que Vučić, qui était un allié ultranationaliste de Milosevic dans les années 1990, a rétabli cette autocratie en Serbie depuis son arrivée au pouvoir en 2012, en prenant le contrôle total des médias et de toutes les institutions de l’État.