Serbie : blocage d'une rue à Belgrade contre la fraude électorale présumée

Les manifestants ont bloqué la petite rue du centre de la capitale où se trouve le siège du ministère de l'Administration publique et de l'Autonomie locale, qui leur avait auparavant opposé une fin de non-recevoir à leurs demandes.

Les manifestants, majoritairement des étudiants de l'organisation "Borba" (Combat), ont rejoint le mouvement de l'opposition lancé le 18 décembre, au lendemain des scrutins. Ils réclament la révision de la liste électorale qui, selon eux, est à l'origine de la fraude électorale.

"Je suis né en 2002 et je ne pensais pas qu'il faudrait, comme mes parents l'ont fait, se battre pour la démocratie dans la rue", a dit une étudiante de la Faculté de sciences politiques, Emilija Milenkovic.

"Mais je dois le faire", a ajouté la jeune femme de 21 ans portant un badge du mouvement étudiant Otpor (Résistance), qui avait participé à la contestation contre le pouvoir de Slobodan Milosevic au début des années 2000.

Le parti du président nationaliste Aleksandar Vucic a revendiqué la victoire aux législatives du 17 décembre. Mais ce scrutin a suscité de nombreuses critiques après qu'une équipe d'observateurs internationaux - comprenant des représentants de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - a dénoncé une série d'"irrégularités", notamment "l'achat de voix" et "le bourrage des urnes".

Des centaines de personnes ont depuis manifesté quotidiennement devant la Commission électorale serbe et les condamnations internationales ont afflué. Des membres de la principale liste d'opposition, Serbie sans violence, ont entamé une grève de la faim dans le but d'annuler les résultats.

Dimanche, des manifestants contestant ces résultats ont attaqué la mairie de Belgrade, brisant des fenêtres à coups de pierres, avant d'être repoussés par la police.

Le président Vucic a affirmé que deux policiers avaient été "grièvement blessés" pendant la manifestation, tandis que plus de 35 personnes ont été arrêtées.

Le député Radomir Lazovic, membre de la principale coalition d'opposition, qui a été frappé par la police lors des incidents de dimanche, a dit qu'il y avait "toujours une possibilité de tout arrêter s'ils avouent la fraude et annulent les élections".