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Sept à Huit - "Elle devrait avoir honte", "Quelle calamité", "Un geste d'amour", "Archi courageuse" : le témoignage d’une jeune mère qui a abandonné sa fille à l’Assistance Publique provoque un vif débat sur la Toile

Sept à Huit - "Elle devrait avoir honte", "Quelle calamité", "Un geste d'amour", "Archi courageuse" : le témoignage d’une jeune mère qui a abandonné sa fille à l’Assistance Publique provoque un vif débat sur la Toile

Ce dimanche 7 mai 2023, le magazine "Sept à Huit" sur TF1 a diffusé le portrait d’Ali Leonardi. Du haut de ses 24 ans, la jeune femme a déjà un lourd passé. C’est notamment son enfance teintée de violence qui l’a menée à faire un choix ô combien difficile : confier sa fille à l’Assistance Publique. Un témoignage qui a provoqué un vif débat sur Twitter.

Ali Leonardi a 16 ans lorsqu'elle tombe amoureuse. Quelques temps plus tard, alors que son petit-ami la quitte, elle apprend qu'elle est enceinte. Jusqu'ici, elle ne pensait pas pouvoir porter un jour un enfant, compte tenu de problèmes médicaux. Et puis, de toutes façons, Ali Leonardi le dit : "Je n’ai jamais voulu être mère". Dans son livre "Mauvaise Mère", la jeune femme de 24 ans revient sur son parcours de vie sinueux, celui d’une jeune mère confrontée à un tabou de nos sociétés occidentales, empêchée d'avorter. À la naissance de sa fille, Ali ne ressent rien pour son bébé. C’est ce qu’elle a raconté à Audrey Crespo-Mara, ce dimanche 7 mai 2023 dans l’émission "Sept à Huit". Face à la journaliste, Ali livre un témoignage aussi bouleversant que saisissant. Celui d’une jeune femme qui a connu la maltraitance lorsqu’elle était enfant et qui, une fois devenue mère à son tour, n’a jamais réussi à ressentir de tendresse à l’égard de sa fille. "J’ai peur de lui faire quelque chose que je vais regretter" explique-t-elle aujourd’hui en se remémorant les mois douloureux qui ont suivi la naissance de son bébé.

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Une décision difficile à prendre et la détresse d'une jeune mère

Les yeux luisant d’une émotion qu’elle tente de retenir encore, Ali explique ensuite la distance qui s’est installée entre elle et sa fille, ces longues heures à la laisser seule dans sa chambre, pour ne surtout pas avoir à être confrontée à ce qu’elle ne peut supporter. Ali aimerait pouvoir prendre son enfant dans ses bras, mais en est incapable, abimée par sa propre enfance et les violences subies.

Alors, la jeune femme prend une décision : renoncer à ses droits parentaux. Confier sa fille à l’Assistance Publique. "Légalement, je ne serai plus rien pour elle" explique-t-elle émue.

Si Ali a fait ce choix douloureux d’abandonner son enfant, c’est pour ne pas prendre le risque de reproduire la violence qu’elle a subie enfant. Sa fille, elle l’aime. "Mais pas comme j’aurais aimé pouvoir l’aimer, c’est plus de l’amour comme si c’était un enfant qu’on m’a confié. Je n’ai pas l’impression de l’aimer assez pour être sa maman" confie-t-elle à Audrey Crespo-Mara. En parlant de sa sensation de "ne pas être faite pour être mère", Ali brise les tabous autour du prétendu instinct maternel. Le caractère tabou de cette décision se prouve d'ailleurs du côté des réseaux sociaux. Car en exposant ainsi sa décision, Ali est confrontée à l'incompréhension de certains internautes.

Un débat de société important

Pour Ali, sa fille n'aurait jamais pu être heureuse à ses côtés. Et cette "joie", ce "bonheur" d'être mère dont on lui avait tant parlé avant d'accoucher, elle ne les a jamais ressentis. Ces dernières années, beaucoup de femmes osent parler du regret d'être mère, démonter les clichés autour de la grossesse bonheur. Et sur Twitter, de nombreux internautes ont tenu à prendre la défense d'Ali, pointant notamment du doigt la place du géniteur de l'enfant.

D'autres oiseaux de Twitter ont quant à eux salué le courage d'Ali, dans une société où il est parfois encore difficile de démonter les clichés autour de la sacralisation du rôle de mère.

Alors que sa fille va bientôt avoir 4 ans, et qu'elle l'a été confiée à l'Assistance Publique il y a deux ans et demi, Ali Leonardi est sûre d’avoir pris la bonne décision. D'ailleurs, elle-même aurait aimé que sa propre mère renonce elle aussi à ses droits parentaux...

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