Selon Alexandre Loukachenko, Kiev et Moscou auraient pu signer la paix dès mars 2022

Le 14 juin, le leader biélorusse a eu les faveurs de la chaîne de télévision Rossia-1. Interviewé par sa présentatrice vedette et fervente supportrice de la politique du Kremlin, Olga Skabeeva, Alexandre Loukachenko a commencé par moquer les tentatives de contre-offensive ukrainienne, “qui n’aboutissent à rien”, avant d’affirmer que “très bientôt”, lui et son homologue russe Vladimir Poutine mettront “fin à la guerre en Ukraine”.

À ce propos, il s’en est pris aux autorités de Kiev qui, selon lui, auraient pu conclure un accord de paix “tout ce qu’il y a de plus correct” dès les premiers jours de l’invasion russe, lors des trois sessions de négociations qui ont eu lieu sur le territoire biélorusse à partir du 27 février 2022, rappelle l’agence de presse officielle Belta de Minsk.

Sa version des faits a fait néanmoins couler beaucoup d’encre et provoqué même quelques commentaires ironiques, surtout pour ce qui est qui du prétendu rôle de son plus jeune fils, Nikolaï, alors âgé de 18 ans, dans ces négociations de paix avortées.

Un fils “faiseur de paix”

Selon Loukachenko, Vladimir Poutine lui aurait personnellement montré début mars un accord conclu entre les deux délégations, un document particulièrement favorable à la partie ukrainienne dans lequel même la question de la Crimée aurait été résolue. Comment ? Sous la forme d’“une sorte de bail emphytéotique [bail de très longue durée]”, explique encore Loukachenko dans Belta.

“Quant à la question de l’appartenance du Donbass, il a été proposé que le sujet soit abordé directement lors d’une éventuelle rencontre entre Zelensky et Poutine à Istanbul.” “Si les Russes voyaient aujourd’hui ce document, ils n’en reviendraient pas. Il n’était absolument pas dans leur intérêt. Mais Moscou avait dit oui”, poursuit Loukachenko.

Selon lui, les deux parties étaient sur le point de signer la paix lorsque Volodymyr Zelensky – probablement selon la pression des Américains – s’est défaussé à la dernière minute.

Alexandre Loukachenko a ensuite évoqué avec attendrissement le rôle de son plus jeune fils, qui aurait montré une belle volonté de “faiseur de paix”. C’est notamment grâce à ses efforts qu’une conversation téléphonique entre Minsk et Kiev aurait été organisée. Aujourd’hui, Nikolaï étudie à l’université de Pékin, mais “même de là-bas, il continue d’œuvrer pour la paix”, selon son père. “Je lui dis, d’accord, d’accord, mais tu ne comprends pas encore tout”, confie-t-il.

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