Les secrets des contes : derrière le miroir des fées

La Belle au bois dormant,  par Richard Eisermann ( 1881)  Photo © Gavin Graham Gallery, London, UK.  - Credit:SLEEPING-Gavin Graham Gallery, London, UK / Bridgeman Images
La Belle au bois dormant, par Richard Eisermann ( 1881) Photo © Gavin Graham Gallery, London, UK. - Credit:SLEEPING-Gavin Graham Gallery, London, UK / Bridgeman Images

Une petite sirène métisse, portant des dreadlocks rousses ? C'est la dernière version de La Petite Sirène d'Andersen par Walt Disney. L'écrivain danois aurait-il apprécié de voir son conte remixé selon les canons vertueux du XXIe siècle ? C'est l'une des questions que pose Le Point Références dans son nouvel opus, Les secrets des contes.

Au XIXe siècle, les débats sur l'inclusion ou le genre n'existaient pas, mais se posait déjà la question de savoir si les contes, en théorie destinés aux enfants, devaient s'adapter aux valeurs du moment. Les frères Grimm, Jacob et Wilhem, ont dû au fil des éditions amender ou censurer plusieurs de leurs contes, afin qu'ils soient acceptés par la société allemande de leur temps. Cela n'a pas empêché qu'ils soient interdits en 1945, quand les Alliés ont pris le contrôle de l'Allemagne. Ce qu'on leur reprochait ? Leur violence et dans certains cas, leur antisémitisme. Ils auraient ainsi infusé le venin du nazisme dans la tête des petits Allemands. Heureusement que pour lesdits enfants, les parents ont pu rapidement ressortir des caves les textes censurés…

En Russie, quelques décennies auparavant, c'était l'Église orthodoxe qui poursuivait de son ire Vladimir Afanassiev. Elle jugeait ses contes subversifs – ils se moquaient souvent des popes – et elle l'obligea à moult révisions. Après la Seconde Guerre mondiale, les contes devinrent un sujet d'études privilégié pour les psychanalystes et les anthropologues qui y virent souvent [...] Lire la suite