Sécheresse : qu'est-ce que je n'ai plus le droit de faire ?

À cause de la sécheresse, des mesures ont été mises en place dans toute la France pour limiter la consommation d'eau pour les particuliers, les entreprises et les collectivités.
À cause de la sécheresse, des mesures ont été mises en place dans toute la France pour limiter la consommation d'eau pour les particuliers, les entreprises et les collectivités.

Derniers départements à ne pas être touchés par la sécheresse, Paris et sa petite couronne sont désormais concernés par le phénomène climatique. Quelles sont les restrictions et quelles sont les amendes si l'on ne respecte pas les règles ?

L'intégralité de l'Hexagone est touché par la sécheresse. Alors que Paris, la Seine Saint-Denis et les Hauts-de-Seine étaient les derniers départements épargnés par l'alerte sécheresse, ils sont désormais concernés et l'ensemble des habitants doit faire avec des restrictions d'usage de l'eau.

Après un printemps très sec, ce mois de juillet 2022 a été le 2e mois le plus sec jamais enregistré en France et le mois de juillet le plus sec jamais enregistré dans le pays, ce qui a amené les 96 départements à être concernés par le plan sécheresse et donc à être concernés par les économies d'eau. Une situation qui devrait malheureusement être de plus en plus fréquente en raison du réchauffement climatique, alors que la France traverse sa 3e canicule en l'espace de quelques semaines.

Pas de restriction pour le niveau 1

Il existe 4 niveaux de vigilance sécheresse et chacun d'entre eux entraine la mise en place de mesures particulières.

Alors que le débit de la Seine est passé sous le seuil de 81 m³/s à la station de Paris-Austerlitz, Paris et ses départements limitrophes sont passés en "vigilance sécheresse", le niveau 1, qui n'impose pas de restrictions contraignantes de l'usage de l'eau mais prévoit uniquement des mesures d'incitations et de sensibilisation à l'économie d'eau. Parmi ces mesures on retrouve la limitation des usages d'ordre secondaire comme le nettoyage des voitures ou les lavages extérieurs, la réduction du lavage des voies et trottoirs au strict nécessaire de salubrité, la réduction de la consommation d'eau domestique ou encore la limitation ses arrosages des espaces verts ainsi qu'éviter l'arrosage aux heures les plus chaudes.

Au dessus, "l'alerte sécheresse", le niveau 2, entraine des réductions de prélèvement d'eau. Plus précisément, ce niveau d'alerte qui concerne 9 départements dont le Val d'Oise, l'Aisne, le Pas-de-Calais ou encore l'Eure entraine l'interdiction de manœuvre de vanne, d'activité nautique, à certaines heures l'arrosage des jardins, des espaces verts, de golfs, de laver sa voiture ou encore remplir sa piscine. Les agriculteurs doivent quant à eux réduire de 50% (ou une interdiction de 3 jours par semaine) leurs prélèvements d'eau à des fins agricoles.

La quasi majorité des départements en "crise"

"L'alerte renforcée", le niveau 3, entraine des réductions de prélèvements d'eau légèrement supérieures au niveau 2. 38 départements sont concernés par ce seuil d'alerte renforcée parmi lesquels le Nord, le Finistère, l'Oise, la Seine-et-Marne, la Savoie, le Rhône, le Vaucluse ou encore l'Hérault. Dans ces départements, il y a une limitation plus forte des prélèvements pour l'arrosage des jardins, des espaces verts, golfs, lavage des voitures, le remplissage des piscines, tout cela jusqu'à l'interdiction de certains prélèvements. Pour les agriculteurs, les restrictions sont presque les mêmes que pour le niveau 2 avec une réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50%, ou une interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine.

Le seuil de "crise", qui est le niveau 4 concerne 46 départements dont beaucoup dans l'Ouest du pays comme le Morbihan, la Vendée, les Landes, la Gironde ou les Pyrénées-Atlantiques ainsi que dans le Sud-est du pays comme dans le Var ou les Alpes-Maritimes. Ce niveau maximal implique de strictes restrictions l'arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires, comme la santé, la sécurité civile, l'eau potable et la salubrité, sont autorisés.

Pour veiller au respect de ces restrictions d'usage de l'eau, il existe des agents de l'Office français de la biodiversité qui surveillent aussi bien les professionnels que les particuliers. Cette "police de l'eau" peut verbaliser les contrevenants jusqu'à 7500 euros pour un professionnel et jusqu'à 1500 euros pour un particulier.

Une police qui guette au dessus des clôtures

Au niveau national, les 1 700 inspecteurs de l'OFB ont effectué plusieurs milliers d'interventions depuis le mois de mai, et les contrôles ne vont pas faiblir dans les semaines à venir indique le directeur Loïc Obled à France Bleu Poitou.

Du côté des particuliers, il est également possible de se faire verbaliser si on se fait surprendre en train d'arroser sa pelouse. Dans un reportage diffusé/réalisé par RMC, on aperçoit 3 agents de l'Office français de la biodiversité du Loiret qui sont à l'affut du moindre jet d'eau dans les jardins des maisons en cette période de sécheresse. Ils finissent par surprendre une habitante qui arrosait sa pelouse avec son jet d'eau et rentre dans son jardin pour lui rappeler qu'il est interdit d'arroser son gazon bien vert, même si elle assure qu'elle arrosait simplement ses pots. Cette habitante du Loiret s'en sortira finalement avec un simple avertissement, mais elle aurait pu payer jusqu'à 1500 euros d'amende.

Pour repérer les personnes qui ne respectent pas la règle, "on regarde toujours à droite, à gauche, on va voir des flaques d'eau, de l'eau qui va ruisseler le long du trottoir. On va dire 'il y a quelque chose qui ne va pas'", explique un agent de l'office français de la biodiversité à Europe 1.

VIDÉO - Des vendanges historiquement précoces à cause de la sécheresse