Schröder, sanctionné pour ses liens avec Poutine, porte plainte contre le Bundestag

Former German chancellor Gerhard Schroder attends a session of the St. Petersburg International Economic Forum (SPIEF), Russia June 6, 2019. REUTERS/Maxim Shemetov
MAXIM SHEMETOV / REUTERS Former German chancellor Gerhard Schroder attends a session of the St. Petersburg International Economic Forum (SPIEF), Russia June 6, 2019. REUTERS/Maxim Shemetov

MAXIM SHEMETOV / REUTERS

Gerhard Schröder, le 6 juin 2019 au Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

INTERNATIONAL - Le bras de fer se poursuit entre Gerhard Schröder et la chambre des députés de son pays. L’ex-chancelier allemand, devenu figure encombrante en raison de ses liens avec le président russe Vladimir Poutine, a lancé des poursuites judiciaires contre le Bundestag, qui l’a privé d’une partie de ses avantages, a annoncé, ce vendredi 12 août, son avocat à l’AFP.

Les informations concernant un recours en justice sont « correctes », a indiqué l’avocat Michael Nagel. Par ailleurs, un porte-parole du tribunal administratif de Berlin a confirmé qu’une plainte avait bien été déposée.

En mai, le Bundestag, la chambre basse du Parlement, avait décidé de priver l’ancien chef de gouvernement social-démocrate, au pouvoir de 1999 à 2005, de certains de ses avantages d’ex-chancelier, dont des bureaux alloués par l’État fédéral. Les députés assuraient alors « tirer les conséquences de son comportement (...) face à l’invasion russe en Ukraine », selon la commission budgétaire du Bundestag.

Schröder, lâché par une partie de ses collaborateurs

En tant qu’ancien chancelier, il avait droit à plusieurs bureaux à la chambre des députés et un budget lui était alloué pour employer du personnel. Un privilège qui coûte 400 000 euros par an aux contribuables. Lâché ces derniers mois par une partie de ses collaborateurs, il a conservé cependant sa protection policière et sa pension de retraite d’ex-chancelier.

Mais son avocat, intervenant ce vendredi matin sur la radio publique régionale NDR, a jugé que cette décision était « illégale », Gerhard Schröder n’ayant « appris tout ça que par les médias ». Il n’a pas non plus eu l’occasion de s’exprimer devant la commission parlementaire chargée de statuer sur ces avantages, selon Michael Nagel. Le Bundestag n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade sur cette plainte

Gerhard Schröder, 78 ans, avait noué au début des années 2000 une amitié avec le président russe, qu’il a qualifié en 2004 de « parfait démocrate ». L’ex-dirigeant, mentor de l’actuel chancelier Olaf Scholz, s’est résolu en mai à quitter le conseil d’administration de la compagnie pétrolière Rosneft et a dit avoir renoncé à entrer à celui du géant gazier Gazprom.

Mais contrairement à la plupart des anciens dirigeants européens présents avant la guerre dans les instances dirigeantes des entreprises russes, Gerhard Schröder, également très impliqué au sein de Nord Stream AG, les gazoducs controversés entre la Russie et l’Allemagne, a tardé à démissionner de ses différentes fonctions. Le parti social-démocrate allemand (SPD) a toutefois décidé cette semaine de le garder dans ses rangs.

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