Schiappa dans "Playboy": après le recadrage de Matignon, la secrétaire d'État annule une interview

De la discrétion. Marlène Schiappa a annulé sa venue ce mercredi soir dans "C à vous" sur France 5. La secrétaire d'État à l'Économie sociale et solidaire devait s'exprimer pour la première fois depuis le début de la polémique autour de son interview dans le magazine érotique Playboy, pour lequel elle a également participé à une séance photo.

Habituée aux coups médiatiques, son initiative médiatique passe cette fois-ci très mal dans le camp du gouvernement, en grande difficulté politique.

"Ça n'était pas approprié, a fortiori dans la période", a indiqué Élisabeth Borne à sa ministre, d'après de précédentes informations de notre rédaction.

"Une manière disgressive"

"Vu l'actualité, cela ne nous semblait pas opportun" de se rendre à la télévision ce mercredi soir, précise son cabinet auprès de BFMTV.com, en plein échec des discussions avec l'intersyndicale sur la réforme des retraites.

La macronie a de son côté défendu du bout des lèvres l'ex secrétaire d'État chargée de l'égalité femmes-hommes. "Marlène Schiappa est une femme politique courageuse, qui a son caractère, son style qui n’est pas le mien, mais je le respecte", a ainsi déclaré Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur dont elle a été la numéro 2 lors du précédent quinquennat, auprès du Journal du dimanche.

Visiblement mal à l'aise, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a vu dans le choix de Marlène Schiappa "une manière disgressive" tout en évoquant son "efficacité" et sa "sincérité".

Schiappa dénonce "les rétrogrades et les hypocrites"

Cette interview intervient après plusieurs choix de communication contestés de l'exécutif. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, a fait officiellement son coming-out dans les colonnes du magazine LGBT+ Têtu la semaine dernière tandis que le président a accordé un entretien au journal pour enfants Pif. Le président y revient sur les conditions dans lesquelles un chef de l'État peut quitter le pouvoir.

"Dans un pays où le président s’exprime dans Pif et sa ministre Schiappa dans Playboy, le problème ce serait l’opposition. La France déraille", a twitté le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

"On est en plein dans une crise sociale, il y a un sujet sur le maintien de l’ordre, il y a des personnes entre la vie et la mort et j’ai l’impression d’un écran de fumée, entre Têtu, Pif Gadget et Playboy", a regretté de son côté Sandrine Rousseau sur BFMTV dimanche.

"En France, les femmes sont libres. N'en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites", s'est défendue de son côté Marlène Schiappa sur Twitter. Sa seule prise de parole publique depuis le début de la polémique. La secrétaire d'État devrait se rendre la semaine prochaine sur France 5.

Article original publié sur BFMTV.com