Saura-t-on un jour « effacer » les mauvais souvenirs ?

Les mauvais souvenirs sont stockés avec une déconcertante facilité.  - Credit:ROOS KOOLE / ANP / ANP via AFP
Les mauvais souvenirs sont stockés avec une déconcertante facilité. - Credit:ROOS KOOLE / ANP / ANP via AFP

Alors qu'Ulysse, roi d'Ithaque, n'a pas donné signe de vie depuis des années et qu'on suppose qu'il a été tué pendant la guerre de Troie, son fils, Télémaque, rend visite au roi de Sparte, Ménélas, et à sa femme, Hélène, à la recherche d'informations sur son père. Il assiste à un banquet au cours duquel Ménélas rappelle les exploits d'Ulysse.

À l'évocation de son souvenir, une profonde tristesse s'abat sur les convives. Hélène verse alors dans leur vin « un baume, le népenthès, qui donne l'oubli des maux ». Après l'avoir absorbé, les personnes présentes au banquet retrouvent la joie de vivre. En effet, « celui qui aurait bu ce mélange ne pourrait plus répandre de larmes […], même si sa mère et son père étaient morts, même si on tuait devant lui par l'airain son frère ou son fils bien-aimé, et s'il le voyait de ses yeux. »

Peut-on réellement, ainsi que le raconte Homère dans le chant IV de L'Odyssée, oublier si facilement un souvenir traumatique ? Qu'en dit la science ?

Pourquoi se souvient-on si facilement des mauvaises choses ?

Notre mémoire enregistre une grande partie des événements que nous vivons au cours d'une journée ; cependant, la plupart finissent par être oubliés. Les mauvais souvenirs, en revanche, sont stockés avec une déconcertante facilité. Or ce processus a un coût qui n'est pas négligeable, puisque notre système nerveux doit modifier certains circuits neuronaux, et pour cela fabriquer des protéines, ce qui entraîne une dépense d'énergie.

Pourqu [...] Lire la suite