Salman Rushdie, notre enquête sur sa tentative d'assassinat

Au nom d’Allah, Hadi Matar, 24 ans, a poignardé l’écrivain Salman Rushdie. Par miracle, l’auteur des «Versets sataniques» a survécu.

Chaque fois que je le voyais, il était entouré de deux ou trois jolies filles », affirmait en 2012 Graydon Carter. L’ancien patron de « Vanity Fair » possède un restaurant dans le West Village, le Waverly Inn, où se pressent le ban et l’arrière-ban de l’intelligentsia new-yorkaise. Salman Rushdie est, nous dit-il, «un de [ses] meilleurs clients»: «Il dînait encore chez nous moins de deux semaines avant cette horrible agression» qui aurait pu lui être fatale.

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De toute évidence, l’auteur des «Versets sataniques » est un jouisseur qui menait une vie aux antipodes des préceptes prônés par les ayatollahs iraniens, auteurs de la fatwa lancée contre lui en 1989. En juillet, il s’était offert des vacances à Arezzo, en Italie. Le 12 août, il s’apprêtait à passer une journée idyllique à Chautauqua, un petit village au bord d’un lac de l’ouest de l’État de New York. Dans cet endroit «utopique et hors du temps », dixit un habitué, une vénérable communauté culturelle, la Chautauqua Institution, l’avait invité à parler d’un sujet qui lui est cher: l’Amérique, cet exil sûr pour auteurs et artistes persécutés…

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Salman Rushdie s’est réfugié aux États-Unis en 2000, fuyant Londres où il vivait sous haute protection policière, dans un appartement aux vitres blindées. Il était alors amoureux de Padma Lakshmi, une beauté indienne beaucoup plus jeune que lui: elle avait 30 ans, lui 53, et il n’était pas encore divorcé de sa troisième épouse, l’éditrice Elizabeth West. Il avait rencontré Padma un an plus tôt, lors d’une soirée, et(...)


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