Sainte-Soline : deux nouvelles plaintes déposées après des blessures graves sur des manifestants

Lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre sur le site des « bassines » de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 25 mars 2023.

Après les affrontements du 25 mars dans les Deux-Sèvres, ces deux nouvelles plaintes concernent un homme né en 1995 et une femme née en 2003.

JUSTICE - Nouvel épisode judiciaire après les affrontements de Sainte-Soline. Deux nouvelles plaintes ont été déposées lundi, portant à quatre le nombre de procédures portant sur des manifestants blessés le 25 mars lors de violents affrontements à l’occasion d’une manifestation interdite dans les Deux-Sèvres contre les « bassines », a annoncé ce mardi 4 avril le procureur de Rennes.

Ces deux nouvelles plaintes concernent un homme né en 1995 qui souffre notamment d’un « traumatisme du pied gauche avec fracas osseux qu’il attribue à une grenade de désencerclement », avec une ITT fixée à minimum 60 jours, et une femme née en 2003, avec un « polytraumatisme facial très important et des blessures aux jambes » dont l’ITT est fixée provisoirement à 100 jours, a précisé lors d’une conférence de presse Philippe Astruc.

Le parquet de Rennes est compétent pour les questions militaires et à ce titre a été chargé de ces enquêtes impliquant a priori des gendarmes.

Concernant les deux hommes gravement blessés lors de la manifestation interdite, le pronostic vital de celui de 34 ans « demeure engagé » tandis que celui âgé de 32 ans « serait sorti du coma et aurait terminé sa phase de réveil », a ajouté le procureur de Rennes, qui a saisi l’inspection générale de la gendarmerie nationale pour mener les investigations.

Les parents du manifestant dont le pronostic vital demeure engagé ont publié une lettre ce mardi dans laquelle ils remercient notamment toutes les personnes qui l’ont soutenu et l’équipe médicale qui l’a pris en charge.

Un appel à témoins afin que « les témoins directs puissent se faire connaître »

« Si je privilégie pour l’heure une enquête parquet, je n’exclus pas l’ouverture d’une information judiciaire dans un deuxième temps (...) Les qualifications retenues à ce stade sont des violences aggravées avec une ITT supérieure à 8 jours par personne dépositaire de l’autorité publique et non assistance à personne en danger », a précisé Philippe Astruc.

La première étape des investigations sera de « déterminer avec précision l’origine des blessures constatées » puis d’établir « le lien de causalité éventuel entre l’action des gendarmes et ces blessures », a-t-il ajouté.

Le procureur a notamment demandé que soient auditionnés « l’ensemble des chefs d’escadron » présents à Sainte-Soline.

Outre la saisine des enregistrements des conversations et des vidéos de la gendarmerie, Philippe Astruc a lancé un appel à témoins afin que « les témoins directs puissent se faire connaître » et il a invité « ceux possédant des vidéos ou des photos à en communiquer une copie ».

Le rassemblement le 25 mars autour de la bassine contestée de Sainte-Soline, qui a attiré entre 6 000 et 30 000 personnes, a donné lieu à de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

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