La saga Astérix décryptée en 40 albums : « Le Bouclier arverne » ou le tabou de la collaboration

Le bouclier Arverne  - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René
Le bouclier Arverne - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René

On peut lire Le Bouclier arverne comme un sympathique remake gallo-romain du Chapeau de paille d'Italie. Jules César s'étant mis en tête de récupérer le bouclier que Vercingétorix, au soir d'Alésia, avait jeté à ses pieds, un espion, Caius Joligibus, missionné dans le pays arverne est chargé de retrouver ce totem, qui a passé de main en main. Dans le même temps, Abraracourcix, qui a fait trop ripaille de sangliers, est envoyé par Panoramix chez son collègue druide auvergnat Diagnostix pour prendre les eaux et se mettre aux légumes cuits. Il est accompagné des inévitables Astérix, Obélix et Idéfix, qui vont croiser la route dudit espion, très bavard, et se mettre eux aussi en quête du trésor gaulois. La recherche parallèle des différents propriétaires permet un large tour d'Auvergne. On peut lire aussi ce Bouclier comme une aimable satire des Auvergnats et de leur accent tout en « ch », tous bougnats – clin d'œil nostalgique à un métier qui disparaissait de la capitale en 1967, date de l'écriture de l'album –, ce qui favorise quelques gags avec le vin et le charbon, et tous amateurs de potée.

Mais un détour par une ville d'Auvergne bien connue nous met la puce à l'oreille. Le vrai sujet pourrait bien être ailleurs, glissé sous le tapis ou plutôt sous le bouclier. Le chef des Gaulois est envoyé en cure à Aquae Calidae, autrement dit Vichy. C'est en effet le nom que les Romains avaient donné à ce bourg déjà réputé pour ses thermes. Astérix et Obélix n'y rest [...] Lire la suite