La saga « Astérix » décryptée en 40 albums : « Astérix et les Normands », même pas peur !

L'album Astérix et les Normands.  - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René
L'album Astérix et les Normands. - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René

« Les No… les No… les Nono… » En immense sur la page, le cri d'effroi du jeune Gaulois Goudurix vient de balayer, sans prévenir, le traditionnel « Les Gau… Les Gaugau… » lancé par les pauvres pirates lorsqu'ils aperçoivent à la longue-vue nos deux héros. Dans Astérix et les Normands, en effet, la peur a changé de camp. La perspective narrative aussi. D'habitude, c'est Astérix et Obélix qui observent les mœurs des contrées étrangères que les hasards de la vie (et surtout les envies de Goscinny et Uderzo) leur font traverser. Mais, dans ce neuvième album, ce sont eux, les Gaulois, qui sont observés. Et ce sont eux, les étrangers à découvrir. Par qui ? Une bande de Vikings emmenés par leur chef Olaf Grossebaf qui, depuis leur contrée hyperboréale cernée par les glaces, n'ignorent rien du monde connu, en grands navigateurs qu'ils sont.

On retrouvera les Vikings dans La Grande Traversée, du côté de l'Amérique, Leif Erikson étant censé l'avoir découverte cinq cents ans avant Christophe Colomb. « C'est ça qui est instructif dans les voyages… Savoir comment vivent les habitants, avant de les massacrer », théorise d'ailleurs l'un des hommes de Grossebaf, nommé non sans ironie Batdaf (surnom des bataillons d'infanterie légère d'Afrique créés en 1832 pour incorporer les soldats condamnés par la justice militaire). Non, ces hommes du Nord n'ignorent rien… sauf une chose : la peur. Même celle de la mort, cette dernière étant accueillie de bon cœur par ces « hardis gue [...] Lire la suite