"S’il part, le foot français peut être sauvé", Riolo demande à Labrune de partir

Pour Daniel Riolo, Vincent Labrune doit partir. Dans L’After lundi sur RMC, l’éditorialiste a listé les nombreux échecs du président de la Ligue des footall professionnel (LFP) dont celui des droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2, toujours pas attribués pour la période 2024-2025 à deux mois de la reprise des championnats. Daniel Riolo invité les présidents de club à l’évincer.

"S’il part, Canal se remet à table"

"L’élément le plus marquant, c’était la capitulation, c’est: ‘OK, ça ne vaut que 500 après avoir, pendant des années, dit que ça valait beaucoup plus, un milliard, avoir séduit CVC en présentant un business plan qui démarrait à un milliard et qui terminait à 1,4 voire 1,6 milliard sur une durée de cinq ans. La capitulation est là, c’est ‘je me suis trompé, ça ne vaut que 500’. Si on n’est pas dans une situation d’échec là, il faut m’expliquer. On n’est pas sur une petite réduction, on est à 500. A cela s’ajoute ce qu’on va défalquer (ce que les clubs français devront reverser à CVC): 20% dans un premier temps, puis 13. Ça fait une série de mensonges qui commence à devenir assez gênante. Quand il est arrivé à la tête de la LFP, Labrune a fait ce qu’il fait tout le temps, c’est "acheter" des journalistes, leur donner rendez-vous. J’avais également été convié à ces petits-dej. Il a ses journalistes qui écrivent des articles. On a lu des papiers dithyrambiques c’est ‘un formidable joueur de poker’, ‘c’est un séducteur’. Acteurs, auteurs, artistes, gens de la TV au soutien et ça a marché parce qu’une tonne de présidents mange dans sa main. Caillot, Féry, Nicollin... Lui mange dans celle de Nasser mais il a fallu qu’il le séduise Nasser. Il nous a vendus les GAFA, ‘c’est formidable, les GAFA vont venir, Apple, Netflix viendront’. Il a pris Amazon en vendant ça une bouchée de pain."

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"L’embrouille avec Canal avait débuté avant qu’il arrive mais il a mis le dernier coup de couteau avec une condescendance... Il nous a montés CVC en verrouillant absolument tout, en se mettant boss de la société commerciale. Il les (les présidents) a convaincus à l’unanimité. (…) Ils se sont tous faits enfumer, sur les droits des TV, des business de la Ligue. Même Aulas."

"Ils se sont tous plantés. Tu ne peux pas te faire embobiner de cette façon."

"Là maintenant, on se rend compte qu’il a peut-être un problème. Je suis de l’avis qu’il faut qu’il s’en aille parce qu’avec autant d’échecs, tu ne peux pas rester. Il faisait tout reposer sur la réussite de cet appel d’offres qui devait être la chose structurante pour rester à la tête de la Ligue pendant 20 ans. Au final, il n’y a rien. Je vous dis aujourd’hui: s’il part le foot français peut être sauvé. S’il part, Canal revient s’asseoir à la table des négociations. Si les présidents que je viens de critiquer veulent enfin se réveiller, ils doivent lui dire: ‘vas t’en’. Il y a énormément de gens à la ligue qui sont partis, comme son spécialiste des droits TV. S’il part, Canal se remet à table et c’est peut-être un peu moins que 700 millions mais un peu mieux que 500. Si ce n’est pas le cas, 500 millions, il faudra tourner la page du catastrophisme et réapprendre à travailler enfin de façon intelligente dans le recrutement, la formation et que tout le monde dégonfle un peu le melon, qu’on arrête de croire qu’on est une ligue extraordinaire qu’on arrête d’exploser les masses salariales et qu’on regarde les gens qui ont de meilleurs résultats que nous avec beaucoup moins d’argent, comme évidemment le Portugal. La dernière finale de Conference League, c’était Fiorentina-Olympiacos, des équipes qui ont moins d’argent que nous."

Article original publié sur RMC Sport