Le séquençage du génome des kakapos de Nouvelle-Zélande pourrait contribuer à les sauver
Ces derniers jours, les oiseaux menacés d’extinction de Nouvelle-Zélande sont sur le devant de la scène. Après le takahé du Sud, qu’on croyait éteint et dont neuf couples ont été relâchés dans la nature en début de semaine, c’est autour du kakapo d’être sous le feu des projecteurs. Une étude parue le 28 août dans Nature Ecology & Evolution décrit le séquençage du génome de près 90 % des individus de cette espèce encore en vie sur l’île du Sud, soit 252 en 2022.
Cet oiseau (Strigops habroptila), endémique de Nouvelle-Zélande, aussi appelé perroquet-hibou, est la seule espèce de perroquet à ne pas pouvoir voler. En revanche, il sait grimper aux arbres et se nourrit de noix et de graines qu’il trouve au sol. C’est aussi le perroquet le plus lourd (jusqu’à plus de 3 kilos pour certains mâles) et celui qui a la durée de vie la plus longue : quatre-vingt-dix ans.
Éviter la consanguinité
L’espèce a quasiment été décimée quand les chats et les rats ont proliféré dans ces îles du Pacifique. Les kakapos restants sont désormais surveillés et “gérés” par le ministère de la Conservation néo-zélandais en partenariat avec des groupes maoris sur cinq îles exemptes de prédateurs. Néanmoins, pointe New Scientist, “la population est si réduite qu’il est difficile d’empêcher la consanguinité”, ce qui constitue une menace pour sa survie.
Jusqu’à présent, certains de ces oiseaux étaient transférés vers différentes îles pour tenter d’augmenter la diversité génétique de la population globale en les faisant se reproduire avec les kakapos déjà sur place. Mais comment s’assurer que ceux qu’on sélectionne répondent bien à ces critères ?
C’est notamment ce que permet le séquençage du génome des kakapos. “Cela permet de sélectionner les animaux à transférer, pour favoriser la reproduction entre des individus ayant un faible lien de parenté”, précise Joseph Guhlin, de l’université d’Otago, en Nouvelle-Zélande, premier auteur de l’étude.
Ces informations sont également utiles pour s’assurer que les oiseaux sont adaptés à leurs éventuelles nouvelles conditions de vie quand il s’agit de les réintroduire dans l’île du Nord, d’où ils ont disparu depuis plus cinquate ans. “Pour une espèce en danger critique d’extinction, le fait de pouvoir tenir compte, dans le cadre d’un programme d’élevage, des gènes liés à certains facteurs de santé, comme la prédisposition à une maladie ou la fécondité, augmente indéniablement les chances de la sauver”, s’enthousiasme dans Nature Rebecca Taylor, chercheuse en génomique de la conservation à Ottawa, au Canada, qui n’a pas participé à ces travaux.
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