Sénégal : une vague de libérations d’opposants en guise d’apaisement

Des milliers d'opposants ont pu manifester dans le calme samedi 17 février dernier à Dakar, signe d'apaisement au Sénégal après deux semaines de tensions liées au report de la présidentielle du 25 février, ensuite invalidé par le Conseil constitutionnel. (Image d'illustration).  - Credit:Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA / SIPA
Des milliers d'opposants ont pu manifester dans le calme samedi 17 février dernier à Dakar, signe d'apaisement au Sénégal après deux semaines de tensions liées au report de la présidentielle du 25 février, ensuite invalidé par le Conseil constitutionnel. (Image d'illustration). - Credit:Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA / SIPA

Devant la prison de Reubeuss à Dakar, les militants et les sympathisants de l'ex-Pastef, parti de l'opposant politique Ousmane Sonko, actuellement incarcéré, ont posé leurs bagages depuis presque une semaine. Tous les jours, un petit groupe est présent sur place pour accueillir les détenus qui retrouvent la liberté après plusieurs mois de détention. Depuis le jeudi 15 février, plus de 300 détenus, arrêtés lors des manifestations de contestation au pouvoir datant de mars 2021 jusqu'à celles de début février, ont été libérés, principalement à Dakar. Une vague de libération qui s'inscrit dans une dynamique d'apaisement politique voulu par le président Macky Sall alors que le pays traverse une grave crise politique à la suite de sa décision de reporter l'élection présidentielle du 25 février.

Lors d'une conférence de presse le 20 février, la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a assuré que ces libérations s'intègrent dans une politique plus large du ministère, entreprise depuis octobre 2023, pour « désengorger les prisons » et « lutter contre les longues détentions ». La garde des Sceaux a réfuté l'idée de « libérations arbitraires » en référence aux critiques parlant d'arrestations arbitraires. La société civile et l'opposition parlent en effet de « détenus politiques », arrêtés pour leur soutien au parti Pastef, pour avoir participé à des manifestations, le plus souvent interdites, et dans certains cas par erreur, les personnes se trouvant sur les lieu [...] Lire la suite