Séisme au Maroc : les villages du Haut Atlas, entre décombres et désespoir

“Faites attention où vous mettez les pieds, il y a peut-être des morts sous les décombres que nous foulons.” L’avertissement provient de Rachid, 28 ans, habitant de Douar Targa, une commune d’Ijoukak sévèrement dévastée par le tremblement de terre de vendredi.

Plus de vingt-quatre heures après le séisme, la province du Haouz est dans un état méconnaissable. La catastrophe naturelle a frappé le cœur du Haut Atlas, où a été enregistré le choc principal, parvenu ensuite à différentes villes et campagnes marocaines. “À l’endroit même où vous vous tenez, nous avons sorti le corps d’un collégien accolé à sa maman”, ajoute, dépité, celui qui tient à nous montrer l’ampleur des dégâts dans son douar [groupement d’habitations typique du Maghreb].

Pansement autour de la tête, Rachid nous explique que le soir du drame, certaines personnes ensevelies sous les débris “arrivaient quand même à faire entendre leurs appels au secours”.

Détresse et volonté

Fatima, habitante du douar, nous rapporte que “vingt personnes ont trouvé la mort” dans son proche entourage, et que “six autres sont encore coincées sous leurs maisons démolies”.

Targa, c’est près d’une cinquantaine de maisons typiques de la région, réunies autour d’une mosquée sur les hauteurs de l’oued N’fis. Les riverains sont également des éleveurs, dont le cheptel a totalement succombé aux secousses.

Aucune demeure n’a échappé au terrible aléa, pas même celles composées uniquement d’un rez-de-chaussée avec la traditionnelle terrasse intérieure. Pour nous montrer les dommages causés à leurs domiciles, les habitants doivent escalader les amas de pierres, de briques, de bois et de roseaux. Les murs effondrés bloquent tout accès aux ruelles. Ces dernières sont elles-mêmes devenues des remparts contre tout accès imprudent.

Les sinistrés évitent tout faux pas lorsqu’il est question de récupérer ce qui pourrait être d’une utilité commune : couvertures, ustensiles de cuisine, bonbonnes de gaz, en attendant les aides, dont l’arrivée s’opère progressivement au niveau des deux zones montagneuses les plus touchées, soit le Haouz et la province limitrophe de Taroudant.

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