Sécheresse : pourquoi les sourciers ne servent à rien

Un sourcier travaillant avec un pendule dans un champ asséché dans le centre de la France.    - Credit:GUILLAUME SOUVANT / AFP
Un sourcier travaillant avec un pendule dans un champ asséché dans le centre de la France. - Credit:GUILLAUME SOUVANT / AFP

Pendant que la France connaît une sécheresse record, avec 93 départements concernés par des restrictions d'eau, un métier profite de la crise : celui de sourcier. Ces derniers jours, les reportages dans les médias se sont multipliés pour dresser le portrait, souvent complaisant, de ces « chercheurs d'eau » peu scrupuleux. Sollicités aussi bien par des entreprises que par des particuliers désireux de réaliser un forage pour pomper la précieuse ressource, les sourciers prétendent être dotés d'une sorte de don leur permettant de sentir le moindre filet d'eau sous leurs pieds, jusqu'à plusieurs dizaines de mètres de profondeur ! Pourtant, comme nous l'explique dans cet entretien décapant Richard Monvoisin, enseignant et chercheur à l'université Grenoble-Alpes, spécialiste de l'analyse des théories controversées, cette pratique relève de la pseudoscience.

Le Point : Comment les sourciers prétendent-ils trouver de l'eau ?

Richard Monvoisin : Du fait d'une tradition qui a cinq siècles, les méthodes sont variables. En général, le sourcier – ou rhabdomancien – utilise une baguette, à base de coudrier, l'ancien nom du noisetier. Mais il peut se servir d'un simple pendule, à l'image du célèbre Professeur Tournesol dans Tintin, ou d'une « ligne » ou antenne dite « de Lecher ». Il circule sur la zone d'investigation ou plus rarement se contente de faire la recherche sur la carte de ladite zone. Une fois un endroit indiqué, un puits est creusé. Mais, outre l'eau, on appel [...] Lire la suite