Yahoo Actualités Sécheresse en France : Christophe Béchu avance le chiffre de « 100 communes privées d’eau potable »
ENVIRONNEMENT - Alors que la météo de juillet a été mitigée, et que le nord de la France a été bien arrosé, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu a rappelé une vérité ce mardi 1er août sur France Inter : « Ce n’est pas parce qu’il pleut qu’il n’y a pas de problème de sécheresse. »
« On a 62 % des nappes phréatiques de ce pays qui sont sous les normales de saison, et 20 % qui sont très basses », a précisé le ministre, rappelant que la saison de recharge des nappes souterraines est terminée depuis le printemps, et que seule la végétation bénéficie des précipitations l’été. « En particulier sur le pourtour méditerranéen, autour de la vallée du Rhône et de Saône, la sécheresse de l’été dernier nous a laissé des nappes vides », a-t-il poursuivi, comme vous pouvez l’entendre dans la séquence ci-dessous.
.@ChristopheBechu : "Ce n'est pas parce qu'il pleut qu'il n'y a pas de problème de sécheresse, de la même manière que ce n'est pas parce que les températures sont plus basses que les normales pendant quelques jours qu'il n'y a pas de dérèglement climatique." #le69Inter pic.twitter.com/XUbnzJzZng
— France Inter (@franceinter) August 1, 2023
Avant d’insister : « Nous venons franchir le cap des 100 communes privées d’eau potable sur ce pourtour méditerranéen ». Concrètement, ce sont environ « 30 000 Français » qui ne peuvent pas boire l’eau au robinet. Le ministre pense en revanche que la situation extrêmement critique de l’été 2022, où le nombre de communes sans eau potable avait dépassé les 700, ne va pas se reproduire cette année.
Comme vous pouvez le voir sur la carte du site vigie eau ci-dessous, des départements du Sud, mais aussi du centre de la France, ainsi que Mayotte sont en vigilance « crise » ou « alerte renforcée » face à la sécheresse au 1er août.
« Poursuivre » les efforts
Bien que les températures n’atteignent pas cet été en France les records de 2022, la France doit « poursuivre » ses efforts pour économiser l’eau et rattraper « son retard » dans sa réutilisation, avait déjà plaidé lundi Christophe Béchu, à l’occasion d’un déplacement à la Grande-Motte, dans l’Hérault.
« Que 750 professionnels de l’hôtellerie du département de l’Hérault prennent des engagements sur le fait de diminuer leur consommation en eau, cela montre que l’été 2022 a bien été mesuré par tout le monde », saluait le ministre à cette occasion.
Car malgré une météo plus favorable, « il y a une centaine de communes qui doivent actuellement être approvisionnées par citernes ou par bouteilles en plastique, ce qui est la preuve qu’on doit continuer à accélérer les investissements d’interconnexion et qu’on doit lutter contre le gaspillage », ajoutait-il.
Décrets pour élargir la réutilisation des eaux grises
Au cours de ce déplacement, Christophe Béchu a pu échanger avec des maires et d’autres élus du département où, comme ailleurs en France, des restrictions sont en place. Il a ensuite visité un camping où 6 000 m3 d’eau ont pu être économisés grâce à des dispositifs antigaspillage, comme la pose de détecteurs de fuites sur les canalisations alimentant les bungalows.
En France, « moins de 1 % des eaux usées sont réutilisées, c’est 10 fois moins que les Italiens, 20 fois moins que les Espagnols et 100 fois moins que les Israéliens », a par ailleurs relevé Christophe Béchu. « Avant la fin de la semaine, des décrets permettant d’élargir les cas de réutilisation des eaux usées vont être pris pour favoriser les arrosages d’espaces verts par les collectivités locales, le fait de pouvoir nettoyer des bateaux… », a annoncé le ministre.
D’autres textes devraient voir le jour au second semestre pour « favoriser la réutilisation des eaux usées dans l’agroalimentaire » et permettre l’utilisation « des eaux grises, à domicile : c’est-à-dire par exemple que l’eau d’une douche ou d’un lave-linge puisse être réutilisée dans le fond des toilettes plutôt que ça soit de l’eau potable qui alimente tout ça ». Christophe Béchu en a enfin profité pour rappeler que le site « vigieau.gouv.fr » permettait aux vacanciers de connaître les restrictions qui s’appliquent sur leur lieu de villégiature.
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