Sénégal: le prix de la farine est-il tenable pour les meuniers?

Au Sénégal, le bras de fer se poursuit entre les autorités et les minotiers. Le gouvernement les met en demeure ce mardi 25 juin 2024 de poursuivre leur activité de production de farine boulangère. L'industrie meunière sénégalaise avait menacé en début de semaine d'arrêter la production pour contester la baisse de 20% des prix de la farine, imposée par l'État.

La farine produite au Sénégal à 19 200 francs CFA les 50 kilos était, avant même la baisse de 20% demandée par les autorités de Dakar, l'une des moins chères d'Afrique de l'Ouest.

Certes, le blé importé par les meuniers sénégalais est moins onéreux que celui qu'achètent les Ivoiriens, les Béninois ou les Togolais. D'abord parce que le coût du fret est moins élevé étant donné la proximité des côtes du Sénégal et des pays fournisseurs – France ou Russie. La qualité de blé utilisée pour la baguette sénégalaise est aussi moins chère, car moins riche en protéines que celle avec laquelle, par exemple, les meuniers togolais fabriquent leur pain de mie.

Peu de marges

Il n'en demeure pas moins que les marges des meuniers sénégalais sont limitées. Aux 250 euros fret inclus de la tonne de blé, il faut ajouter la manutention, le dédouanement et le transit. Et les meuniers sénégalais qui importent majoritairement de petites quantités, sur le marché spot, ne sont pas à l'abri d'un rebond des cours d'ici à la récolte dans l'hémisphère nord. Ce qui fait dire aux exportateurs européens, que cet effort de 20% sur le prix de la farine est difficilement tenable.


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