La Russie reste avec son or sur les bras

“La Russie ne sait plus quoi faire de son or”, alerte le quotidien Moskovski Komsomolets. Les États-Unis ont décrété l’embargo sur l’or russe en juin 2022, puis ont été suivis par le Japon, le Royaume-Uni et l’Union européenne. Joe Biden a déclaré que cette sanction était “l’une des plus douloureuse pour le Kremlin”, car l’or est, selon les dires du président américain, “le principal produit d’exportation de Russie après les ressources énergétiques” et lui rapporte “des dizaines de milliards de dollars”, rapporte le titre.

“Si l’on en juge par les passions qui se sont déchaînées à ce sujet au Conseil de la Fédération [Sénat russe] le 11 octobre, la frappe a atteint sa cible”, commente le site.

Le président de l’Union des producteurs d’or russes, Sergueï Kachouba, a déclaré que la branche se trouvait dans une “situation critique”. En effet, a-t-il affirmé, “les coûts d’exploitation augmentent et il n’y a pas de débouché”. Comme il l’explique, sur les 365 tonnes d’or extraites chaque année, l’industrie joaillière n’en achète que de 30 à 35 tonnes. Les personnes physiques, que l’État essaie d’appâter avec des mesures de détaxation et qui pourraient être attirées par cette valeur comme alternative au dollar et à l’euro, n’en acquièrent que 30 tonnes au maximum. Ainsi, “300 tonnes d’or se retrouvent en souffrance”.

Un risque sérieux d’arrêt de l’exploitation

En conséquence, les producteurs d’or se tournent vers l’État : ils lui demandent d’acheter leurs surplus, et ce “avant la fin de l’intervention militaire en Ukraine”. Cette exigence “n’a pas réjoui les sénateurs”, relaie le titre. Et, hormis la suggestion d’un élu de “chercher des acheteurs sur les marchés des pays ‘amicaux’ comme le font les producteurs de pétrole”, aucune solution n’a été proposée aux orpailleurs russes.

“Il n’y a pas de miracle, a conclu Sergueï Kachouba. Si l’État ne veut pas acheter de l’or, nous l’aurons sur les bras.” Mais en conséquence, “les entreprises vont devoir cesser leur activité et le gouvernement a intérêt à prévoir des budgets pour soutenir les ouvriers de ce secteur et leurs familles.” C’est la région de Magadan, en Sibérie orientale, qui pâtira le plus de cette situation.

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