Russie : un proche de Vladimir Poutine accusé d’avoir adopté une petite Ukrainienne enlevée

Sergueï Mironov, figure du régime poutinien depuis plus de 20 ans, aurait adopté avec sa femme une petite fille ukrainienne de deux ans en provenance d’un foyer de Kherson.

Vladimir Poutine, ici à Toula en Russie, le 4 avril 2023.
RAMIL SITDIKOV / AFP Vladimir Poutine, ici à Toula en Russie, le 4 avril 2023.

RUSSIE - C’est une accusation qui met le Kremlin dans l’embarras. La BBC et le média d’investigation russe Important Stories assurent ce jeudi 23 novembre que Sergueï Mironov, soutien de l’assaut en Ukraine et figure du régime poutinien depuis plus de 20 ans, avait adopté, avec sa femme, une petite fille ukrainienne de deux ans transférée en Russie.

Selon la BBC, la petite fille, prénommée Margarita, faisait partie d’un groupe de 48 enfants envoyés en Russie depuis un foyer de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, après la conquête de cette ville au début de l’offensive russe de février 2022.

Le docteur Nataliya Lyutikova, en charge des nourrissons dans ce foyer, se souvient notamment auprès de la BBC d’hommes russes - certains en pantalon de camouflage de style militaire, l’un portant des lunettes noires et tenant une mallette - arrivés sur place pour récupérer la fillette. « On se serait cru dans un film », témoigne-t-elle.

Sergueï Mironov, âgé de 70 ans, a rapidement qualifié ces informations de presse « d’attaque informationnelle » et de « falsification hystérique déclenchée par les services spéciaux ukrainiens et leurs manipulateurs occidentaux ».

« Il n’y a qu’un seul but derrière tout cela : discréditer ceux qui adoptent aujourd’hui une position patriotique sans concession », a ajouté sur X (ex-Twitter) cet ancien président de la chambre haute du Parlement russe (2001-2011).

20 000 enfants ukrainiens envoyés de force en Russie selon Kiev

Sergueï Mironov, qui a côtoyé Vladimir Poutine à la mairie de Saint-Pétersbourg dans les années 1990, a aussi affirmé ce jeudi que la Russie obtiendrait « une victoire complète » en Ukraine.

Pour rappel, le président russe et la commissaire russe à l’enfance, Maria Lvova-Belova, sont accusés par la Cour pénale internationale (CPI) de crime de guerre pour la « déportation illégale » de milliers d’enfants ukrainiens.

Ces accusations sont fermement rejetées par la Russie, qui assure qu’elle ne déporte pas les enfants ukrainiens, mais qu’elle les évacue pour les protéger de la guerre.

Le bureau du procureur général ukrainien a, lui, affirmé que la « déportation illégale » des 48 enfants venus de Kherson faisait l’objet d’une enquête. Jusqu’à présent, seul un enfant de ce groupe a été renvoyé en Ukraine, a-t-il ajouté dans un communiqué.

L’Ukraine estime à 20 000 le nombre d’enfants ukrainiens envoyés de force en Russie. À ce stade, selon Kiev, seuls environ 400 ont été rapatriés par les autorités ukrainiennes.

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