Rome-Pompéi : le train de la culture qui ne passe qu’une fois par mois

L’objectif de cette nouvelle offre de transport, écrit le quotidien milanais Corriere della Sera, est tout ce qu’il y a de plus noble : “Unir le patrimoine culturel et historique de Rome avec celui de Pompéi.”

Telle sera la mission du Frecciarossa, le train rapide qui relie désormais la capitale italienne au fameux site archéologique à proximité de Naples. Une nouvelle connexion rapide et directe inaugurée en grande pompe, le 16 juillet, par Giorgia Meloni, qui a pris place à bord de wagons décorés pour l’occasion de dessins rappelant des mosaïques antiques.

Cette nouvelle ligne permet de relier les deux villes en une heure et quarante-sept minutes, ce qui bat d’une très courte mesure les solutions jusqu’alors les plus rapides : dans le meilleur des cas, un voyage Rome-Pompéi en une heure et cinquante et une minutes ou une heure et cinquante-neuf minutes, mais avec des créneaux très rares, et un changement à effectuer à Naples en très peu de temps.

Désormais, plus de correspondance périlleuse pour les visiteurs venant de la capitale, qui bénéficieront d’un voyage plus rapide et moins stressant. Une bonne nouvelle à tout point de vue donc, à une grande exception près, qui provoque le sarcasme des journaux d’opposition : à ce jour, cette connexion directe n’est prévue qu’une fois par mois.

“Voilà une illusion destinée à décevoir le voyageur séduit qui s’apprête à réserver sur l’application Trenitalia [équivalent de la SNCF], s’amuse ainsi le journal romain La Repubblica. Il va chercher un train sans changement Rome-Pompéi… et on va lui proposer un premier départ le 20 août.”

“Pourquoi ne pas investir dans les lignes existantes ?”

“Un spot électoral”, voilà de quoi il s’agit pour le site Fanpage, qui a son siège à Naples et fournit une analyse plus détaillée des problèmes existants pour rejoindre le site archéologique.

“Les lignes ferroviaires qui connectent actuellement Naples à Pompéi, et qui sont utilisées à la fois par les touristes et par les résidents, connaissent des problèmes importants, c’est vrai, concède le média progressiste. Mais alors pourquoi ne pas investir pour améliorer les lignes existantes, qui continueront à être utilisées par l’immense majorité des usagers, plutôt que d’introduire un train Frecciarossa pour seulement douze trajets par an ?”

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