Roland-Garros: Djokovic triomphe à Paris et s'offre un 23e titre en Grand Chelem, record absolu

Roland-Garros: Djokovic triomphe à Paris et s'offre un 23e titre en Grand Chelem, record absolu

Les fesses dans l'ocre, les yeux levés vers le ciel, et le sourire de celui qui a réussi. De celui qui est, enfin, le roi de son sport. Et qui ne sera peut-être jamais détrôné. Vingt ans après son passage chez les professionnels, quinze ans après son premier succès à l'Open d'Australie face à un certain Jo-Wilfried Tsonga, Novak Djokovic est entré un peu plus ce dimanche dans l'histoire du tennis. Parce que le Serbe de 36 ans s'est offert un troisième succès à Roland-Garros en dominant Casper Ruud en finale (7-6, 6-3, 7-5), et parce que cette troisième couronne sur la terre battue parisienne fait de lui le tout premier homme à atteindre la barre, vertigineuse, des 23 titres en Grand Chelem.

Après des années à courir après la légende suisse Roger Federer (20 titres), après des années encore à batailler avec l'ogre espagnol Rafael Nadal (22 titres), Novak Djokovic est enfin le seul leader de ce classement des monstres de la balle jaune, ce tableau qu'il n'a cessé de regarder ces deux dernières décennies avec envie, et appétit. Un bel argument dans l'éternel débat du GOAT, le plus grand de tous les temps. D'autant que l'histoire n'est sans doute pas finie.

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"Je suis évidemment très heureux de partager ce moment spécial de ma carrière, cette statistique si spéciale, avec vous, a lancé Djokovic après avoir reçu la Coupe des Mousquetaires des mains de Yannick Noah, le tout sous les yeux d'un parterre de célébrités dont Kylian Mbappé. Ce n’est pas une coïncidence si j’ai gagné mon 23e Grand Chelem ici à Paris, ce tournoi a toujours été le plus dur à gagner pour moi. Donc je ressens beaucoup d’émotions, beaucoup de choses. Je suis très, très fier et très heureux d’être ici."

23 titres, et après ?

Ce dimanche, devant un public parisien qui l'a souvent chahuté pendant cette quinzaine, parce qu'il s'est construit (malgré lui) un personnage d'antagoniste, et parce qu'il a aussi un certain goût pour les prises de position sociétales et politiques contestables, Novak Djokovic n'aura véritablement tremblé que pendant un set. Breaké d'entrée par Casper Ruud, puis poussé au tie-break, "Nole" a dû s'employer pendant 1h30 pour s'adjuger la première manche (7-6). Avant de mettre un coup d'accélérateur dans la deuxième (6-3), et de se détacher au meilleur moment dans la troisième (7-5). Pour enfin exulter, embrasser ses proches... puis fondre en larmes, la tête dans sa serviette.

Batailleur et appliqué, le numéro 4 mondial n'avait tout simplement pas les armes pour se mettre entre le Serbe et son objectif. Pas plus qu'Alejandro Davidovich Fokina, Karen Khachanov ou Carlos Alcaraz avant lui dans ce tournoi, bien que l'Espagnol ait aussi été trahi par son corps dans la demi-finale que tout le monde attendait. Ce qui pose, forcément, la question de la suite.

Même s'il va sur ses 37 ans et qu'il est logiquement plus proche de la fin que du début, même si la "nouvelle" génération (Alcaraz, Medvedev, Ruud, Rune...) commence à s'installer, Novak Djokovic voudra à coup sûr améliorer son record dans les prochains mois. Encore plus après que Rafael Nadal, au physique déclinant, a évoqué une retraite en 2024. Ce que n'imagine pas encore le Serbe. Son hygiène de vie obsessionnelle lui permet de prolonger son exceptionnel voyage, tout comme la dynamique récente. C'est simple : depuis le début de l'année 2021, "Nole" a remporté sept des neuf tournois du Grand Chelem auxquels il a eu le droit de participer. Djokovic vieillit, oui. Mais lundi matin, il sera le nouveau numéro 1 mondial.

Article original publié sur RMC Sport